L’Université de Dschang a inaugurée son année académique 2023-2024 mercredi 22 novembre par une cérémonie dite « rentrée solennelle ».
Cette année académique est la Xe de cette institution sous le rectorium du professeur Roger TSAFACK NANFOSSO. Rectorium baptisé « Dynamique collective ».
En dix ans, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Des réformes, des questionnements et des angoisses imposés par deux facteurs importants : les crises sécuritaires en cours dans certaines régions du pays, notamment le nord-ouest et le sud-ouest, et l’explosion de l’enseignement privé supérieur au Cameroun.
La rentrée solennelle a donné l’occasion au top management de regarder dans le rétroviseur et de faire la fixation l’exécution de sa stratégie de développement à l’aune la loi d’orientation de l’enseignement supérieur et de la SDN30.
Qu’est-ce que la dynamique collective ?
Le recteur nouvellement installé en 2017 a décidé d’implémenter un système de gestion où chaque maillon participe et doit se reconnaître dans les décisions qui sont prises dans l’intérêt de l’institution et les résultats qui en découlent. Ainsi la dynamique collective « c’est notre volonté de travailler ensemble, de travailler ensemble et en équipe, de travailler ensemble en équipe dans une même disposition d’esprit au profit de l’intérêt de la société toute entière », explique Roger TSAFACK NANFOSSO.
Ainsi La « dynamique collective » se présente comme une collaboration qui met sur pied un mécanisme axé sur la communication fluide pour encourager la participation des tous les membres du groupe en privilégiant le travail en commun ; ce qui minimise les obstacles et les crises de toutes sortes pouvant générer de la gouvernance. Cette collaboration est une sorte de team building où les plus forts tirent les faibles pour un résultat commun.
Pour quelle performance?
L’impact de la dynamique collective se dessine aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun. Malgré le fait que l’Université de Dschang a perdu son antenne de Bertoua affectée à l’Université de Bertoua nouvellement créée, et son campus d’Ebolowa attribué à l’Université de d’Ebolowa, l’Université de Dschang demeure présente dans 8 des 10 régions que compte le Cameroun. Non seulement elle assure la tutelle académique de 473 instituts privés d’enseignement supérieur (IPES) aussi bien au Cameroun qu’au Tchad, en RDC et au Gabon, mais elle s’est doté d’outils de performance.il s’agit d’une fondation, d’un d’incubateur d’entreprise, d’une école doctorale, d’un fonds d’appui à la recherche. De même, elle a densifié son offre de formations professionnelles et professionnalisantes, etc. Ces initiatives et bien d’autres ont permis à l’Université de Dschang d’engranger 300 millions FCFA de revenus. Ce qui lui permet de pouvoir répondre à certaines exigences de la loi d’orientation qui prescrit aux universités d’Etat de générer des moyens de subvenir à certaines de leurs charges.
Quid des effectifs?
Pour l’année académique 2023-2024, l’Université de Dschang a enregistré 23 218 étudiants dont 2038 étrangers un Argentin compris. Ceci malgré l’offre croissant des IPES dans la ville de Dschang. Le personnel non enseignant se chiffre à 566, tandis que le personnel enseignant totalise 712 dont 310 de rang magistral. En 2023, 8132 étudiants camerounais et étrangers ont été diplômés dont 263 docteurs. Ce chiffre est en croissant par rapport à celui de 2022 qui était de 7136 diplômés.
L’attractivité de l’Université de Dschang a-t-elle pris un coup ?
Malgré la création de nouveaux établissements privés d’enseignement supérieur à Dschang, qui proposent aux parents été étudiants des offres de formation professionnelles avec des possibilités d’aller poursuivre leurs études en Occident, l’université de Dschang demeure attractive. Outre ses formations professionnelles dont les porte-étendards sont les masters géologie, en mines, pétrole, nutrition, objets embarqués, l’importance du nombre d’étudiants étrangers, le nombre croissants de diplômés sont des preuves de l’attractivité de l’université de Dschang. Fort de tout cela, le professeur Roger TSAFACK NANFOSSO demande aux « étudiants de tenir la dragée haute, de faire en sorte que cette réputation de l’université qui attire autant de monde chez nous, fasse en sorte qu’on les reconnait, eux, dans leur travail par la qualité de leur institution. »
Plusieurs chercheurs de l’Université de Dschang sont cités premiers au Cameroun et figurent dans le top 10 au niveau continental. Le doyen de la faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques, CHOUKEM Siméon Pierre, fait partie des 10 experts mondiaux en matière de diabète. Ceci témoigne de la qualité des chercheurs et de leurs contributions à la science.
Quelles sont les perspectives ?
La dynamique collective mise sur la densification de la professionnalisation des enseignements y compris en faculté des lettres et sciences humaines. Mais aussi sur la promotion de ce que le professeur TSAFACK NANFOSSO appelle PhD Box. S’agissant de la professionnalisation, l’université de Dschang qui se veut une université entrepreneuriale entend introduire des cours d’entrepreneuriat dans toutes les filières classique de manière à ce que les étudiants puissent être capables d’entreprendre à la fin de leur formation. En plus, le recteur de l’université de Dschang invite ses collaborateurs de penser à l’interdisciplinarité des recherches. La PhD Box signifie que plusieurs étudiants en doctorat qui appartiennent à des laboratoires différents travaillent sur un même projet de recherche pour produire des thèses qui abordent le sujet sous s domaines scientifiques différents. « On va voir comment l’implémenter pour améliorer la qualité de nos docteurs, pour faire en telle en sorte que les compétences ne soient pas des compétences cloisonnées, qu’ils capables de parler en même temps de plusieurs matières parce qu’ils auront été dans une boite à thèse », a expliqué le recteur de l’université de Dschang.
Augustin Roger MOMOKANA