
« Ensemble prions pour la nourriture et la boisson, c’est la garanti de la paix chez nous ».
Que se passera-t-il le jour où les Camerounais renonceront à la nourriture et à la boisson ? Que feront-ils lorsqu’il n’y aura plus assez de nourriture et de la boisson pour eux ?
Il n’y a pas mieux pour qualifier les rapports entre les gouvernants et les gouvernés. Le Cameroun sue une détonation qui pourrait survenir à n’importe quel moment. Parce que ce pays ressemble à un volcan dont l’activité sismique est connue de tous, mais dont personne ne lui prête la moindre attention.
La chanson de Prince Yerima, plus connu sous le pseudonyme Prince Afo Akom, est une véritable alerte aux dirigeants comme au peuple. Ces partenaires qui se livrent à un jeu où le flatteur vit toujours aux dépens de celui qui l’écoute. Ici le gouvernement se nourrit de la sclérose du peuple.
Cette ironie d’entrée et de sortie distillée par trois artistes de renom: Oga, Mitumba et Big Mop est un véritable réquisitoire au nom de l’enfant et de la jeunesse que les dirigeants encensent sans lui donner les moyens nécessaires pour son épanouissement et son intégration sociale.
Car comment est-il possible qu’un pays puisse troquer l’essentiel, c’est-à-dire l’avenir de sa jeunesse, contre le parfum ? Les politiques ont profondément raté le train de l’histoire dès lorsqu’ils considèrent la jeunesse comme un bétail électoral.
« Un jour la galère va finir », croit devoir prophétiser un autre artiste qui invite à détourner nos attentions du blin-blin car n’est-ce pas, finalement, « le travail qui paie » ?
Pour qu’il y ait la paix, il faut que chaque Camerounais travaille quelque part. Que l’emploi lui soit offert ou qu’il se le créé. Cela lui permet de répondre à ses besoins, de se reconnaitre comme citoyen à part entière. Un citoyen qui ne se laisse pas attirer par des dérives et des actes antirépublicains ou d’apatridie.
En attendant, c’est Samuel ETO’O qui a les poils dressés et le cœur meurtri. La question de fond c’est comment s’en sortir face à une mafia qui a gangrené jusqu’à la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) dont il est devenu le président à l’issue des élections épiques du 11 décembre dernier contre Seidou MBOMBO NJOYA. Réussira-t-il à éteindre le volcan ?
Les Camerounais l’observent. Ils l’admirent sans être déterminés à lui apporter tout le soutien nécessaire dont il a besoin pour réussir là où beaucoup ont échoué. Ces Camerounais qui considèrent des déboires actuels comme les prémices d’un échec. Et pourtant ce que Samuel ETO’O a démontré, c’est que chez lui, comme Paul BIYA, tout est possible. Une véritable leçon pour les défaitistes de l’aube.
Augustin Roger MOMOKANA