
Depuis le 7 mars 2020, date du décès du chef de 3e degré du village Nka, à ce jour, les obsèques de Sa Majesté MEDOUG KEMGANG Alain Luciano demeurent interdites. Telle est la volonté du chef du groupement Bamegwou dont Nka est une sous-chefferie.
Selon nos sources, des élites Bamegwou tapies dans l’ombre tireraient les ficelles pour que le village Nka demeure sans chef. Pour cause, la chefferie supérieure Bamegwou n’est pas homologuée, contrairement à la chefferie Nka homologué depuis la fin des années 90. Ce qui naturellement soulève le débat sur l’existence légale de Bamegwou en tant que entité traditionnelle supérieure à Nka.
Quoi qu’il en soit, la mort est un événement douloureux aussi bien pour la famille que pour l’ensemble de la communauté qui perd un de ses membres. Pour cela faire le deuil du défunt s’impose à tous comme une obligation.
Pendant le deuil, les proches du défunt sont entourés par les amis et autres qui viennent ainsi leur apporter consolation et réconfort. Le deuil doit durer un temps raisonnable, afin que chacun puisse vaquer à ses occupations.
D’après les us et coutumes en vigueur dans le département de la Menoua, une femme qui a perdu son époux reste cloitrée à la maison jusqu’à ce qu’elle a accompli le rite de veuvage qui intervient une semaine après les obsèques.
Si nous nous en tenons au cas de feu Sa Majesté MEDOUG KEMGANG Alain Luciano, chef de 3e degré du village Nka décédé le 7 mars 2020, il serait aisé de se rendre compte que les veuves sont condamnées depuis 2 ans déjà sans que l’on ne sache trop pourquoi. Un cas qui, au-delà du deuil, est une atteinte au droit de la femme.
Sa Majesté NGUEKO Victor n’a « planté les obsèques » afin que le palais soit construit comme c’est souvent le cas lorsque décède un dignitaire traditionnel dont la concession ou le palais ne reflète pas le rang et la charge sociale qu’il incarne. Il aurait un autre programme que personne : les multiples mises en demeure servies par l’huissier de justice et les autorités administratives, a pu le contraindre à dévoiler.
Cette situation dont l’attention du préfet du département de la Menoua, puis celle du ministre de l’administration territoriale, ont été appelées perdure donc et correspondrait, selon des membres de la population éplorée, à des « manœuvres et troubles ».
Le préfet du département de la Menoua sait très bien que ne pas organiser les obsèques à un défunt, ici le cas d’un leader traditionnel, n’est pas conforme aux us et coutumes dans son unité administrative et pourrait engendrer des malédictions, la convoitise et naturellement des troubles dans le village.
Pour mémoire, Bamegwou fait partie des cinq chefferies supérieures qui composent l’arrondissement de Fokoué. Le chef supérieur Bamegwou, Sa Majesté NGUEKO Victor a été maire de la Commune de Fokoué de 2007 à 2013.
Augustin Roger MOMOKANA