
Les gens pensent et racontent qu’ils n’ont pas besoin de fétiches dans leur vie, pourtant ils arborent des croix et les bijoux à l’effigie de la vierge Marie. Ils trouvent qu’avoir le jujube ou la poudre d’acacia est un péché, tandis que porter une croix ou posséder un flacon d’eau bénite n’est pas de la sorcellerie.
Sauf que Dieu n’aime pas les mesquins, les personnes qui disent l’aimer et ne réalisent pas ses objectifs. Dieu c’est qui ? Beaucoup de nos concitoyens ne se posent pas cette question cruciale et fondamentale. Dieu n’est pas en dehors de l’Homme. Dieu est en nous et pour nous et tous ceux qui nous entourent.
Dieu n’est pas une vague idée. Il n’est pas une personne cachée quelque part qui nous observe. Non et jamais. Dieu est un ensemble de valeurs qui portent l’humanité. Dieu est bonté, miséricorde, altruisme, justice, justice, droiture, objectivité, paix, solidarité, amour, travail, honnêteté, tolérance, pardon, humilité.
Tant que l’homme ne comprendra pas cela, il va continuer à se perdre derrière dans les nuages que lui vendent les « marchands d’illusion ». Dieu ne veut pas du mal de l’homme. C’est sa créature portée par la gourmandise, l’avarice et la cupidité qui a créé un Dieu que l’Homme passera l’éternité à rechercher sans jamais trouver.
Loin de la tradition qui voudrait que chaque peuple ait une considération et une pratique particulière de Dieu. Pour les uns Dieu est symbolisé par son Fils Jésus que des gens « ont vu et côtoyé » quelque part sur cette terre que nous habitons. Cet homme dont on parle tant de la mère, en laissant le père se débrouiller dans l’isolement, est le sauveur de l’humanité.
Pour d’autres, Dieu est si grand que personne ne doit chercher à l’identifier car il est le monde-même, c’est-dire à la fois l’espace et ses différentes composantes. Ce Dieu là ne peut être atteint que par les ancêtres et des divinités qu’il a lui-même créés autours des hommes afin de cultiver et de maintenir leur attention sur les grands principes de l’existence humaine.
En termes de fétiches, chacun des deux composantes possède ses propres fétiches. Le chrétien possède la croix, des colliers, l’eau bénite, des bagues et les tissus sanctifiés par les prêtres sur lesquels il peut méditer et formuler des vœux en direction de Dieu, à travers Jésus, les Saints et les Apôtres. Les animistes possèdent des objets de leur tradition, à l’instar du jujube, de l’arbre de paix, de la poudre d’acajou, des cauris, comme fétiches. Ils peuvent en faire recours en temps de peine ou de pressentiment d’un danger.
En réalité, peu importe que tu sers le Dieu de Jésus ou le Dieu de Mbembia, l’essentiel c’est que tu sois fondu dans les valeurs divines vitales. Si elles font défaut dans ta vie, tu es un échec. Parce que cela n’est pas impossible, mais nécessite une bonne dose d’engagement et de discipline de vie.
Ainsi la croyance comme la spiritualité est une religion individuelle et non collective. Chaque individu est l’arbitre de sa vie. Peu importe comme il choisit de mener son existence, ce sont ses actes vis-à-vis de ses semblables qui sont ses jugent. Dieu nous regarde, et il éclate de rire ou nous reprouve de la tête, selon.
Augustin Roger MOMOKANA