
« Comme vous le savez, la police d’Edéa, sur hautes instructions, a violé mes droits civiques et politiques le 13 octobre dernier en me reconduisant manu militari à Douala alors que j’étais au deuxième jour d’un pèlerinage que j’avais engagé pour prier et faire pénitence pour la paix, le dialogue et la réconciliation au Cameroun, particulièrement dans le NOSO. »
Après avoir été stoppé par les forces de police alors qu’il se trouvait déjà à Edéa, dans le cadre du pèlerinage de la fraternité et la réparation devant le conduire de Douala à Yaoundé, le père jésuite Ludovic LADO n’abandonne pas le combat.
Si rien n’est fait pour mettre un terme à la crise sociopolitique qui embrase les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, le père Ludovic LADO va se remettre sur la route en décembre prochain. Cette fois-là non pas pour se rendre à Yaoundé, mais pour partir de Douala pour Kumba, dans le Sud-Ouest. Crise anglophone.
Ludovic LADO n’entend plus y aller seul. Il a d’ailleurs lancé un appel à ses confrères prêtres ainsi qu’à la hiérarchie de l’église catholique à qui il déconseille la peur qui, dit-il, « la peur est un mauvais guide ».
« Si rien n’est fait à cette date [fin novembre, ndlr], je reprendrai en décembre mon bâton de pèlerin, cette fois-ci, de Douala à Kumba. Je passerai Noël à Kumba, vivant ou mort. Je lance une vibrante invitation à mes confrères prêtres de se joindre à moi en soutane noire pour cette étape.»
Le père Ludovic LADO qui enseigne au Tchad a déjà quitté le Cameroun pour se mettre au service de ses étudiants. Dans l’espoir que d’ici à novembre les belligérants auront trouvé ne serait-ce qu’un accord de cesser le feu, gage d’espoir pour un retour progressif à la vie normal dans ce deux régions empêtrées depuis fin 2016 dans une crise qui n’a que fait trop de victimes humaines et d’importants dégâts matériels. Crise anglophone.
« Que Dieu vous bénisse abondamment et fasse de chacun de nous un ami et artisan de la justice, de la paix, de la réconciliation et de la fraternité au Cameroun. « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. (…) Heureux les persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est eux », leur souhaite l’homme le Dieu.
Augustin Roger MOMOKANA