Le projet Parade est innovant dans la solution qu’il propose en vu de l’autonomisation des déplacés anglophones à Dschang et dans ses environs. Ainsi, il vise non pas à distribuer des morceaux de pain ou des couvertures, mais à fournir des compétences afin de permettre aux bénéficiaires de s’insérer dans le circuit de production de la richesse.
Binyou Bi Homb Marius Yannick est le responsable du projet Parade mis en place par la Cameroon Debate Association (CDA) et qui bénéficie d’un financement de l’Ambassade de France en ceci qu’il a été éligible au Programme PISCCA (projets innovants de la société civile et des coalitions d’acteurs).
Dites-nous, Monsieur Binyou Bi Homb Marius Yannick, quel Bilan faites-vous de la première phase du projet Parade ?
Les activités ont été réalisées à plus de 55%. Le reste va être réalisé au cours des mois de décembre et janvier.
Parlez-nous des difficultés que vous rencontrez dans le déploiement de ce projet.
Les difficultés sont de plusieurs ordres. Elles peuvent relever des difficultés endogènes à l’association, c’est-à-dire le financement, la mobilisation, l’information. Ensuite, nous avons des difficultés inhérentes au projet Parade, c’est-à-dire liées à l’atteinte de la cible véritable.
Avant de mettre sur pied le projet nous avons mené une pré-enquête. Pendant qu’on est dans le projet, on a été obligé de re-mener des enquêtes. Pour la simple raison que les déplacés sont permanemment en déplacement. On a besoin de donner des informations exactes et justes à nos partenaires, et à ceux qui nous suivent de près.
Rendu à ce jour, quel est le message fort à la population et à vos partenaires ?
Nous avons deux messages essentiels. Le premier message c’est que nous célébrons notre 10e anniversaire le 25 janvier 2020. C’est en même temps la clôture du projet Parade. L’ambassade de France sera là. C’est un partenaire. Alors nous souhaitons que les autorités de la ville nous soutiennent, que les élites nous soutiennent. Parce que ce projet met en avant les enfants de la ville qui accueille les déplacés. Le second message est adressé à la jeunesse de la ville de Dschang. Il ne faut toujours pas attendre que l’on vous tende un bout de pain. Non ! Il faut croire en soi. Porter des initiatives pour le bien-être de sa communauté.
Vous appelez les autorités de Dschang et les forces vives de la Menoua à vous soutenir pour ce projet d’intérêt national. De quel type de soutien s’agit-il ?
Si nous prenons le cas du 10e anniversaire de la Cameroon Debate Association (CDA), il doit être parrainé par une autorité de la ville, ou par une élite du département de la Menoua. On a besoin d’un parrainage. En suite, il y a des prix à remettre aux lauréats. Nous avons mobilisé des prix à l’interne, mais il faudrait que les autorités de la ville s’intéressent à ce projet, notamment à Oratorium pour des prix aux déplacés, pour des prix aux étudiants qui vont se démarquer, pour des prix aux élèves qui vont se démarquer.
Pour quoi ces soutiens sont-ils nécessaires ?
Si ce projet est soutenu, il y a de fortes chances que nous ayons des enfants qui puissent intégrer l’équipe nationale. L’équipe nationale c’est quatre orateurs par catégorie. On en a 16 titulaires. Il faudrait que le maximum des jeunes de Dschang intègre cette équipe. Pour cela il faut de l’activité au niveau local.
En quoi consiste le projet Parade ?
Le projet Parade est une initiative de la CDA qui vise à autonomiser les déplacés jeunes anglophones dans la commune de Dschang et ses environs, en vu de leur inclusion. Cela passe par le renforcement des capacités des jeunes déplacés, le soutien aux familles anglophones déplacées sans abri, aux hommes anglophones déplacés capables d’entreprendre. Il vise en gros 200 bénéficiaires.
A côté de ces bénéficiaires nous comptons offrir, en collaboration avec l’Alliance franco-camerounaise de Dschang, des cours de français pour les enfants déplacés.
Je vous remercie.
C’est plutôt nous qui vous remercions pour l’opportunité que vous nous offrez de nous adresser à la population de Dschang, et nous espérons avoir touché quelques âmes sensibles à notre appel.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA