
La révocation de près de 1000 élèves gendarmes et militaires en cours de formation a suscité une réaction d’indignation dans la population. Autant de jeunes formés au maniement des armes qui pourraient échouer dans les rangs de ces délinquants vulgairement appelés « microbes ».
Le ministre délégué à la présidence chargé de la défense vient de signer une décision révoquant près de 1000 personnels des forces de défense et de sécurité.
Il est reproché à ces élèves jeunes compatriotes en formation dans divers centres dans le pays, tous du contingent 2022, d’avoir postulé en présentant de faux diplômes (BEPC, Bac, Licence, Master).
La décision du MINDEF n’est pas du tout appréciée par le public qui la considère comme une erreur de management. L’Etat aurait dû soit garder ces « faussaires » dans l’armée sur la base du diplôme le plus bas, soit en les affectant à des travaux d’intérêt public. Parce qu’ils ont suffisamment consommé du budget de l’Etat.
Car jeter dans la rue 1000 individus formés aux armes, c’est accroître les risques d’insécurité et la recrudescence de la violence. Jeter dans la rue des hommes formés aux métiers des armes est un grand risque que le Cameroun confronté à des crises armées à l’Extrême-Nord, au Nord-Ouest et au Sud-Ouest vient de prendre.
Comment ces individus ont-ils pu faufiler dans les mailles du filet ?
Aussi curieuse que soit la décision du MINDEF, il est autant intéressant de questionner le service de l’armée chargé des recrutements. Ce service qui, visiblement, n’a pas été à la hauteur des attentes. Comment ne pas avoir décelé les faux d’avec les vrais diplômes, ou qui, dans une moindre mesure aurait été complaisant avec des réseaux de fraudes établis dans l’Armée.
Comment les préfectures et les sous-préfectures qui délivrent l’attestation de présentation de l’original du diplôme ont-elles été aussi défaillantes sur ce coup-là. Elles devraient disposer d’outils pour vérifier l’authenticité des diplômes et les pièces d’état civils dont ils attestent de l’originalité.
Oui ! Parce que les recrutements aussi bien dans l’armée que dans la gendarmerie nationale ne sont plus objectifs du tout. Il faut avoir « des godasses » ou être parrainé pour avoir accès à un métier qui, normalement devait être accessible aux volontaires.
Augustin Roger MOMOKANA
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