
Les hommes politiques
Ma personne,
Ce sont les hommes politiques qui ont incendié le pays-ci là. Ils se comportent de telle sorte que le pays ne ressemble plus à un être normal, mais aux fluctuations de leurs désirs et ébats incontrôlables et imparables. Si tu es contre le RDPC, tu es dans le ndem. Si tu parles mal du MRC, c’est le ndem qui te poursuit. Si tu parles des séparatistes, tu es dans les problèmes. Si tu parles contre l’État, c’est le ndem.
J’ai causé aujourd’hui avec ma sœur aimée CM. Je ne te dis pas qu’elle ne me cache plus sa déception, sa haine des adversaires politiques de celui qu’elle soutient. Elle est pour Paul Biya. Pour quoi les gens lui en veulent son choix ? Ces gens n’ont-ils pas le leur ?
En politique, comme dans la vie ordinaire ou en famille –Johnny Tezano avait chanté « pas de politique en famille »– c’est pourtant la politique qui régule nos actes quotidiens. De sorte que ceux qui s’abstiennent d’exposer publiquement leur camp ou parti- qu’ils soient de l’opposition, du pouvoir ou neutre – sont taxés de rouler pour tel ou tel bord. Parfois à leur grande surprise.
Comment le Cameroun est-t-il parvenu à introniser la politique dans toutes ses sphères sociales ? Même dans les salles de classe on ne parle et respire que de la politique militante. Comment est-il possible qu’il ne soit plus possible que l’on tolère à un citoyen de soutenir Paul Biya ou Maurice Kamto ? Comment a-t-on fait pour que les Camerounais s’expriment ainsi : « Ceux qui veulent nous tuer parce qu’on supporte Biya doivent attendre l’investiture de Kamto» ou encore « Ceux qui veulent nous tuer parce qu’on supporte Kamto doivent attendre la déchéance de Paul Biya. » Pour quoi et pour quoi ?
Ma sœur, notre sœur se trouve dans une situation qui me pousse à examiner les rapports de chacun d’entre nous avec le Cameroun en tant que Institution, et avec les Camerounais membres à part entière de cette institution. Le Cameroun appartient pour nous tous, que nous soyons au Cameroun ou dans la diaspora. Ceux-là qui croient aimer le Cameroun plus que les autres doivent modérer leur vision, croire et admettre que les hommes sont autant divers et multiples qu’il y a d’individus sur cette terre.
Ma personne,
L’élection présidentielle du 07 octobre 2018 est passée depuiiiiiiiis. Maurice Kamto continue à revendiquer sa victoire dont il dit détenir les preuves. C’est son droit absolu s’il dispose des éléments de preuves pour faire régner la justice. Paul Biya dit avoir terrassé et vaincu et demeure Kamto. Pour cela il demeure confortablement installé au palais d’Etoudi. Chacun de ces deux leaders a ses partisans. Je ne vois pas en quoi cela est un péché. Cela est bien normal et ne devrait pas justifier la rage envahissante des uns contre les autres. L’Homme n’est pas un animal pour oublier que le monde est une dualité.
Ce que j’attends de ce pays, c’est que la fraternité refasse surface, s’impose à tous. Que les Sardinards, quand bien même ils se nourrissent de leur pain sardine, cessent de crier sur tous les toits que les Tontinards sont incapables de prendre en main ce Cameroun. Et vice versa. Nous sommes des frères et les conflits qui nous rabaissent devraient plutôt nous servir d’arguments pour redéfinir et raffermir notre vivre ensemble. En aucun cas, pour aucune raison le Camerounais ne devrait se retourner contre son frère camerounais. Car nous avons le même sang qui coule dans nos veines. Ceux qui jettent la poudre au feu-là, Dieu vous voit hein.
Ce sont les hommes politiques qui ont incendié le pays-ci là. Tu vois comment après les élections du 09 février, il est compliqué pour les membres d’un même parti de voter le maire ? Ce que nous avons vu ici et là donne de la sueur froide. Le Comité central du RDPC croyait que son nom est un fusil d’assaut. Que non ! Il y a des gars pour lui signifier qu’ils ne prennent pas les balles comme Jean Nkuété et les autres pensent. Un freluquet débite un nom « envoyé par le comité central » pour empêcher aux conseillers de choisir la personne de leur choix. Ce sont des magouilles comme ça qui tuent ce pays. Un fonctionnaire qui gagne à peine 100 000 FCFA entretient dix maitresses. Pour cela il doit racketter, par tous les moyens, les usagers et les paisibles citoyens. Il faut que cela cesse pour que ce pays nôtre se remette sur le droit chemin.
Momokana