
Peuples autochtones ? Ils représentent 5% de la population mondiale. Ce qui représente 476 millions de personnes réparties dans plus de 90 pays à travers le monde.
Selon la Banque mondiale, « Les populations autochtones sont des groupes sociaux et culturels distincts qui partagent des liens ancestraux collectifs avec les ressources naturelles et les terres où elles vivent, qu’elles occupent ou dont elles ont été déplacées. »
Même si les peuples autochtones se démarquent des autres par leurs milieux de vie parfois inaccessibles, leurs modes de vie, leurs institutions sociales, leur subsistance économique, leur langue, leur antériorité à la colonisation, il va sans dire que leurs véritables marqueurs sont la marginalisation, la discrimination, la stigmatisation et l’exploitation dont ils font l’objet de la part des autres communautés.
Au Cameroun, selon le Bureau International du travail (OIT, les populations ou communautés autochtones représentent 10% de la population. Ce sont deux grands groupes, à savoir les peuples communément appelés Pygmées et ceux connus sous l’appellation Mbororos.
Face aux autres groupes humains, que ce soit au Cameroun ou partout ailleurs dans le monde, les peuples autochtones se présentent comme des laisser-pour comptes, des peuples qui subissent les humeurs des politiques locales et nationales.
Enfin de lutter contre cette disparité, une batterie de textes pour la plupart contraignant a été adoptée au niveau international dans le cadre de la de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA).
D’ailleurs, depuis 2008, la Communauté internationale célèbre le 9 août la Journée Internationale des Peuples Autochtones (JIPA). Il s’agit d’une occasion pour rappeler les enjeux et les défis du vivre ensemble, le respect et la protection des droits de ces peuples.
Ces peuples sont entre le marteau et l’enclume. Confrontés aux pressions du développement, notamment l’agriculture industrielle, l’exploitation minière et forestière, les difficultés d’accès aux services sociaux de base, les conflits de pâturage avec les agriculteurs, etc.
Dans le département de la Menoua, les Mbororos constituent un peuple autochtones bien connu et présent dans les tous les arrondissements. Mais les groupes les plus importants se recrutent à Dschang, Fongo-Tongo, Nkong-Ni et Fokoué.
« La Journée internationale des peuples autochtones est une plateforme mondiale qui permet d’honorer et d’amplifier les voix des communautés autochtones et de leurs langues (…) Il est urgent de protéger, de revitaliser et de promouvoir les langues autochtones dans le monde entier. Il s’agit de reconnaître leurs contributions profondes à la consolidation de la paix, à une gouvernance efficace, à la protection de l’environnement et à la sauvegarde des diverses expressions culturelles», invite de l’UNESCO.
Bon à savoir, la décennie 2022 – 2032 a été déclaré décennie internationale des langues autochtones. Il s’agit d’attirer les attentions sur la nécessité de sauver ces «trésors linguistiques » dont la survie est menacée par contingences actuelles.
Augustin Roger MOMOKANA