
1e édition de la Dschang Citizen Debate organisé par Dschang Press Club
La Commune de Dschang a été créée par décret présidentiel le 24 avril 2007. Elle consacre la disparition de la Commune rurale de Dschang et de la Commune urbaine éponyme. Et en même temps la création de la Commune de Fongo-Tongo. La nouvelle Commune de Dschang a hérité des infrastructures et du personnel de la Commune rurale de Dschang, tandis que la Commune de Fongo-Tongo hérite du matériel roulant.
La Commune de Dschang est un territoire de 262 km² pour 259000 habitants (PNDP) repartis dans cinq groupements (Foréké-Dschang, Foto, Fongo-Ndeng, Fotetsa, Fossong Wentcheng) pour un total de 135 villages ou chefferies de 3e degré. Elle est administrée par le RDPC, d’abord sous le Professeur Bernard Momo (2007-2013) et sous Sa Majesté Donfack Beaudelaire (2013-2020). Le sénateur Étienne Sonkin l’a dirigée à sa création, soit quelques mois seulement. Le budget 2020 voté par le conseil municipal sortant se chiffre à la somme de 1 milliard 666 millions 206 mille 319 francs CFA.
La campagne électorale dans la Commune de Dschang a connu un moment exceptionnel jeudi 06 février, à l’occasion d’un débat citoyen organisé par Dschang Press Club sur les projets des candidats.
L’association des journalistes exerçant dans le département de la Menoua a donc reçu trois candidats représentants respectivement le PADDEC, le SDF et le RDPC. Rappelons que l’événement était retransmis en direct par les trois radios communautaires dans la ville de Dschang : Radio Yemba, Radio Nghie Lah et Radio Nkwalah.
Pendant plus de deux heures d’horloge d’un débat coordonné par Hindrich Assongo, Me Azambou Stéphane, le Sénateur Sonkin Etienne et M. Kemleu Tchabgou Jacquis ont tenté de séduire les électeurs disséminés aux quatre coins de la Commune de Dschang.
Les discussions ont porté sur la « politique et la citoyenneté dans la Commune », l’Hygiène et l’assainissement, l’ « eau et l’énergie », le « marketing du territoire », l’ « Économie et l’industrialisation de la ville de Dschang », les « Relations Université – Commune », la « Place de la diaspora dans la politique de développement ». Puis la parole a été donnée à trois citoyens parmi la cinquantaine présente.
Extraits :
Me Stéphane Azambou (PADDEC) : « L’assainissement et l’aménagement de la gare routière sera la première priorité du PADDEC »
« Gérer c’est prévenir. J’ai déjà fait mention à plusieurs reprises de cette gare routière où il ne fait pas bon vivre. Il n’y a pas de bonne saison à la gare routière de Dschang. En saison sèche c’est la poussière, vous ne pouvez pas bien vous habiller. En saisons des pluies ce sont les inondations et les bourbiers. J’en ai été victimes à plusieurs reprises. Pour avoir une bonne gare routière, on ne peut se fier qu’à d’autres gares routières existantes. Je suis allé à Mbouda, et sa gare routière m’a beaucoup marqué. J’ai parcouru de nombreuses villes et nombreuses sont celles qui ont des gares routières à leur image. La gare routière de Dschang ne reflète pas l’image de la ville de Dschang. Pourtant, la gare routière rapporte énormément aux caisses de la Commune de Dschang. Qu’est-ce qui s’est donc passé ? L’assainissement et l’aménagement de la gare routière sera la première priorité du PADDEC. Il s’agira de mettre les moyens adéquats parce que nous voyageons tous les jours, parce que nos parents et amis voyagent tous les jours. Même si nous n’avons pas les moyens nécessaires dans les caisses, nous pourrons demander des aides pour le faire. Afin que cette gare routière reflète un peut l’image de la belle cité qu’est la ville de Dschang. »
Sénateur SONKIN Étienne (SDF) : « Une étude doit être faite pour le recasement des différents produits dans les marchés de Dschang. De manière à ce qu’on sache que tel rayon sert à telle chose.»

« Le SDF sur la question de l’assainissement et de la modernisation des marchés de Dschang « l’un des gros problèmes c’est les services d’urbanismes avec les autorités administratives dans ce qui s’appelle plan de lotissement n’accordent pas la part belle à certaines commodités, à l’instar des parkings, des dépôts d’ordures, etc. Souvent, certaines prévisions faites en la matière sont par la suite travesties, vendues à des tiers. Donc, il y a une stratégie pour lutter contre cela (…) Concernant les marchés, une étude doit être faite pour le recasement des différents produits dans les marchés de Dschang. De manière à ce qu’on sache que tel rayon sert à telle chose. Cette étude doit prendre en compte la portée des différents articles sur le marché : les produits vivriers, la friperie, etc. Et lorsque cela est fait, on peut avec des services d’urbanisme compétents entreprendre la modernisation. »
Kemleu Tchabgou Jacquis (RDPC) : « Dans les six mois qui vont suivre, ceux qui vivront à Dschang ne vont pas reconnaître cette ville. »
« Nous nous sommes rendus compte que les points d’eau qui avaient été construits en leur temps n’avaient pas de débit important. La deuxième chose c’est qu’on avait un territoire très réduit, une population qui étaient réduite. Hier on pouvait encore densifier la construction des points d’eau équipés de pompes à motricité humaine. Aujourd’hui qu’est-ce qu’on peut en faire ? Vous avez des gens qui ont des latrines modernes chez eux. Comment allez-vous refoulez l’eau dans avec des pompes manuelles dans les résidences ? C’est ce qui a justifié l’accélération de la mise en place d’une agence municipale de l’eau et de l’énergie (AMEE) et qui très vite a pris le problème à bras le corps. A l’heure où je vous parle des études ont déjà été réalisées. Ces études montrent que le potentiel hydrologique de Dschang est important. J’en veux pour preuve un point d’eau que nous avons fait au niveau de la Régie qui nous donne 5m3 par heure, c’est-à-dire 5000 litres. Il ne sera plus questions de multiplier les points d’eau dans la ville. L’étude faite va permettre de dimensionner un réseau d’eau dans la ville de Dschang. Il sera donc question de faire des forages en eau profonde. Parce que nous avons l’expertise pour le faire au sein de la commune de Dschang. Ces points d’eau seront à l’exemple de celui que nous avons réalisé dans la localité de Fossong Wentcheng, c’est-à-dire de l’ordre de 130m de profondeur. C’est ce que ceux qui étaient là avant n’avaient jamais pu faire (…) Mon équipe et moi nous ne voulons plus voir à Dschang des points d’eau sont séparés de moins 500m. Un seul peut résoudre le problème de 10 quartiers. On fait des châteaux conséquents. On refoule l’eau vers ces châteaux. On la distribue via une extension. Et la question est résolue. Dans les six mois qui vont suivre, ceux qui vivront à Dschang ne vont pas reconnaître cette ville. »
En conclusion : le RDPC dit avoir déjà un plan de développement de la Commune réalisé avec l’aide de l’Université de Dschang. Il va le décliner dès le lendemain du 09 février pour améliorer le niveau et la qualité de vie des populations. Le PADDEC quant à lui espère bénéficier de la confiance des électeurs pour mettre en pratique les études réalisées par le RDPC dont les populations connaissent disposent du bilan des 23 années d’exercice. Tandis que le SDF pour sa part ne sait pas faire des projections dans le vide. Il va d’abord se faire élire, puis va diagnostiquer les problèmes et leurs apporter les solutions idoines.
Séance tenante, l’on a appris que plusieurs dépôts sauvages d’ordures ménagères qui jonchaient la ville ont été ramassés ce même jeudi grâce à une mobilisation personnelle de Kemleu Tchabgou Jacquis qui a déployé ses engins de génie civil pour la cause.
La soirée s’est clôturée par un geste du cœur du professeur Alexandre T. Djimeli à Dschang Press Club. L’universitaire a offert un don de 15 ouvrages « Médias et Politique au Cameroun » à l’association. Les membres du Panel ne sont pas rentrés les mains vides. Alexandre T. Djimeli a saisi cette opportunité pour présenter quelques actions de l’université de Dschang dans la Commune. Parmi elle, la création d’emploi, la formation et le suivi de jeunes entrepreneurs, entre autres.
Augustin Roger MOMOKANA