
La délégation régionale du Ministère des Arts et de la Culture pour l’Ouest s’est retrouvée à Dschang dans le cadre de sa réunion de coordination trimestrielle.
Il s’agit des 8 délégués départementaux qui se sont réunis mercredi 30 mars 2022 à Dschang, sous la houlette de leur patron régional, TIEUDEM Étienne, dans le cadre de la réunion de coordination technique régionale du Ministère des Arts et de la Culture (MINAC).
Cette assise, après celle du Noun en décembre 2021, a permis à la douzaine de participants de passer en revue l’actualité du secteur arts et culture dans la région de l’Ouest.
Plusieurs exposés ont meublé les travaux de Dschang dont l’un sur le thème « Les 3 programmes du sous-secteur Arts et Culture à la DDAC (Délégation départementale des arts et de la culture) : leur déclinaison sur la préservation du patrimoine culturel. » Elle a été faite conjointement par les DDAC du KOUNG-KHI et du HAUT-NKAM.
Henri POUPIE, le DDAC du Noun a quant à lui a exposé sur « La Place du sous-secteur Art et Culture dans la SND 20-30 : Application de la règlementation dans les départements à la lumière des nouveaux textes ministériels de Décembre 2021 ».
Le Festival Nguon a retenu, également, l’attention des participants. Son dossier de candidature en vue de son inscription sur la liste représentative du patrimoine culturelle immatériel de l’humanité a été officiellement remis à monsieur le Ministre des Arts et de la Culture.
« la candidature du festival Nguon a été préparée en collaboration avec les communautés locales mises sur pieds par Sa Majesté le sultan roi des Bamoun, et il était donc question que dans le cadre de ce process le document soit remis à l’Etat, l’Etat qui était représenté tout naturellement par le ministère de tutelle qui est le ministère des Arts et de la Culture qui se doit à son tour de le transmettre à l’instance internationale en vue de l’inscription de cet élément sur cette liste », a indiqué Monsieur TIEUDEM Étienne.

L’inscription du Festival Nguon dans la liste du patrimoine de l’humanité serait un atout pour ce festival et pour le Cameroun tout entier. En effet, l’inscription d’un bien dans cette liste confère à ce bien un certain nombre d’avantages.
« Le premier avantage c’est la sauvegarde. Cela veut dire que la communauté internationale prend fait et cause de ce bien culturel qui existe. La communauté internationale se déploie à ce que les mécanismes de protection et de sauvegarde de ce bien soient davantage mis sur pied pour assurer la pérennisation, la transmission et la vie de ce bien. Les autres avantages sont des effets induits, dans la mesure où l’inscription va permettre une grande visibilité à l’international. Ainsi le festival devient une carrefour international, une foire au cours de laquelle les valeurs patrimoniales ou les expressions culturelles qui entourent ce festival soient davantage mises au-devant de la scène », a précisé le délégué régional du MINAC pour l’Ouest à Sinotables.
Ce festival, l’un des plus anciens et le plus attractif du Cameroun est le marqueur d’une tradition riche de plusieurs siècles, le révélateur d’un peuple profondément encré dans ses us et coutumes.

« Le Festival Nguon candidate en tant qu’un rituel spécifique, c’est-à-dire le rituel des Bamoun qui date du XIVe siècle (1394) avec Nchare. C’est une célébration annuelle. C’était dû au fait que chaque année, aux termes des récoltes, les populations apportent au roi un certain nombre de présents. C’était le comice agro pastoral déjà. Parce que le forgeron quand il a réalisé une œuvre particulière il vient la présenter au roi, lorsque le cultivateur a un régime de banane particulier il le présente au roi. Le roi fait une sorte de redistribution de ces objets et denrées reçus. Mais il garde des stocks pour les périodes de soudure. Quand ça fait mal chez les populations, il procède à une redistribution. L’autre axe du Nguon était de demander au roi de dire au peuple comment il a géré le royaume au cours de l’année écoulée. A cette occasion le roi, pendant du jugement, est levé de son trône et les représentants du peuple énoncent un réquisitoire à l’endroit du roi. Jusqu’à ce que le juge suprême prononce la sentence. Vous avez bien géré oui, vous n’avez pas bien géré on peut vous destituer. Le roi Mbombo NJOYA a été sanctionné. Il a payé des dommages aux membres du réquisitoire qui lui avaient fait des plaintes, par exemple qu’il a pleuré lors de l’annonce du décès de sa mère », a expliqué Henri POUPIE à Sinotables.
Pour mémoire, c’est la deuxième fois que l’Etat du Cameroun va soumettre le dossier du Festival Nguon à l’instance internationale d’évaluation. La première fois, l’Etat avait lui-même retiré ce dossier pour y apporter des modifications nécessaires, pour le consolider en vue de répondre de manière concrète et pertinente aux critères d’évaluation.
Augustin Roger MOMOKANA
Ce contenu a été publié dans Actualité, Culture, avec pour mot(s)-clé(s) Arts, Culture, Dschang, Région de l’Ouest, Festival Nguon, Patrimoine, Bien culturel, Mbombo Njoya. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.