
Sa Majesté Momo Soffack 1er, le roi des Foto a pris une part active à la dernière assemblée générale du Musée des Civilisations (MDC) vendredi 10 mars 2017. Au sortir de cette assise de sauvetage de l’institution muséale, il nous livre ses sentiments sur l’avenir du MDC.
Comment avez-vous vécu l’assemblée générale du Musée des Civilisation qui vient de se tenir ?
Ce qu’il convient de relever pour s’en féliciter c’est qu’à l’issue de cette assemblée générale de grandes résolutions ont été prises pour le fonctionnement optimal du musée. Je crois que nous pouvons nous en féliciter. Parce qu’on a réussi à canaliser les différentes synergies vers une même direction.
Qu’est-ce qui est à attendre donc ?
Nous avons projeté dans trois mois la tenue d’une assemblée générale extraordinaire pour résoudre certains problèmes qu’on a estimés qu’ils ne pouvaient pas être réglés séance tenante. Également nous projetons l’assemblée générale élective. Parce qu’on doit renouveler les différents organes ; que ce soit l’assemblée générale ou le conseil d’administration.
Nous tous avions un seul souci : comment faire pour optimiser le fonctionnement du musée.
L’une des résolutions prises et pour laquelle les participants sont reparties tous contents c’est que désormais le Commune de Dschang assure la tutelle du Musée des Civilisations.
Effectivement. Le Musée des Civilisations qui hier était une association a reçu l’agrément et devient une organisation non gouvernementale (ONG) dont la tutelle est assurée par la commune de Dschang. Il faudrait que cela soit clair dans la tête de tout le monde. Désormais c’est la commune de Dschang qui accompagne cette structure qui se doit de s’élargir car comme son nom l’indique, il s’agit du Musée de toutes les civilisations du Cameroun, voire du monde. Il est question que ce musée s’ouvre davantage pour répondre à sa fonction de musée de toutes les civilisations.
Que deviennent les personnalités physiques et morales qui ont participé à la mise en place de cette institution ?
L’ONG a plusieurs partenaires : les personnes physiques et les personnes morales. Et c’est toute cette conjoncture de personnes qui font le Musée. Chacun a un rôle précis à jouer. Ce qui a été omis hier va désormais être précisé dans les différentes conventions pour permettre à chacun de se sentir à l’aise et d’occuper la place qui est la sienne pour pouvoir faire avancer les choses.
Qu’est-ce que l’on doit entendre par relecture des statuts, puisqu’il s’agit de l’une des résolutions préalables qui ont apaisé les esprits ?
Comme vous le savez, ce sont les hommes qui font les textes ; et ce sont les hommes qui défont les textes. Et à chaque moment que besoin y est, on peut revoir certaines dispositions. Au moment de la rédaction du texte des coquilles peuvent s’y glisser sans que l’on ne s’en aperçoive. Et comme vous le savez, une virgule change le sens d’une phrase. il est donc tout à fait normal qu’on s’accorde sur certains points et qu’on avance.
Le Musée des Civilisations, comme tout autre musée a besoin de financements d’appui pour se maintenir. Quel appel lancez-vous aux éventuels mécènes et bonnes volontés ?
Une œuvre de bonne volonté comme le musée a besoin du soutien des dignes fils de la localité, du Cameroun et même de l’extérieur. Partout dans le monde il faut pouvoir atteindre un certain objectif avant de compter sur l’autofinancement. On a nécessairement besoins de l’appui des âmes de bonne volonté pour asseoir le musée. Le MDC est réalisé à moitié. Donc, tant qu’on n’a pas finalisé, sécurisé et numérisé… On a encore beaucoup de perspectives pour ce musée. Ce qui fait que nous saisissons cette opportunité pour lancer un appel en direction de tous les inconditionnels de la culture, aux amis de la Menoua et du Cameroun pour qu’ils se joignent à nous afin que main dans la main nous puissions contribuer à l’atteinte des objectifs que nous nous sommes fixés pour le plein épanouissement et le bon fonctionnement de ce musée.
Lorsque vous lancez votre appel, prenez-vous en compte les communes du Cameroun, est-ce que la mairie de Bafia ou de Bafoussam II, par exemple, pourraient se sentir concernées par votre appel ?
Le Musée des Civilisations est situé à Dschang et a une connotation universelle. Il n’est pas le musée des civilisations de Dschang. A l’occasion de l’assemblée générale vous avez suivi le débat relatif aux financements venant de l’extérieur. Si ça vient de l’extérieur, comment exclure donc qu’ils proviennent des municipalités du Cameroun ! L’ouverture voudrait que tous les éventuels partenaires, quel qu’ils soient et où qu’ils se trouvent puissent être mobilisés pour l’atteinte des objectifs du musée. Nous restons accessibles à toute personne pouvant apporter sa contribution ou son expertise à la bonne marche du Musée des Civilisations.
A l’entame des travaux l’atmosphère était particulièrement tendu On a dû obtenir une motion d’ordre pour une concertation à l’issue de laquelle l’on a noté une décrispation. Comment justifiez-vous cela ?
C’était juste de petites questions d’incompréhension et de sémantique qui ont été très vite balayées. On s’est accordé pour un certain nombre de choses. Parce que, au début il était prévu l’assemblée générale ordinaire, le Conseil d’Administration et une assemblée générale extraordinaire. Il était tout simplement question de converger les points de vue de d’arrêter l’ordre du jour qui arranges toutes les parties.
Il est revenu que, sans être le président du Conseil d’administration vous êtes à l’origine de la convocation de l’assemblée générale qui vient de se tenir !
Je suis parmi les membres statutaires qui ont provoqué la tenue de cette assemblée générale. Parce qu’il était devenu urgent de résoudre des problèmes ponctuels. Ce qui a été fait ce jour. Parmi ces questions ponctuelles l’appartenance de ce bijou qu’est le Musée des Civilisations. Ce qui a été fait, fort heureusement, et de manière consensuelle. Et dans un climat de convivialité total. Il n’y a plus de souci. Comme je l’ai dit à l’entame de mon propos, il était urgent que nous puissions converger nos objectifs vers un Objectifs commun. Cela a été fait et c’est le musée qui en sort gagnant. A partir du moment où on dissipe tous les malentendus, on se rend compte que tout le monde, sans distinction, on tend vers le même objectif : Comment faire pour que le musée puisse bien fonctionner ? Dès lors que les équivoques ont été levées, les choses vont avancer. Vous l’avez remarqué, les membres à la sortie sont satisfaits.
A qui appartient le Musée des Civilisations ?
Si vous avez bien suivi les débats, la déclaration d’utilité publique s’agissant du terrain a été faite au bénéfice de la commune de Dschang. La commune de Dschang qui est une institution publique. Et comme vous le savez, la commune ne peut pas créer d’ONG. C’est la raison pour laquelle la commune, pour accompagner cette initiative dont il assure la tutelle, a par un mécanisme juridique transmettre une partie de la propriété à l’ONG pour lui permettre de pouvoir fonctionner sans ambiguïté. La Ville de Nantes peut être rassurée, la commune est un partenaire incontournable de cette ONG Musée des Civilisations.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA