S’il nous était donné d’emprunter cette belle formule à la journaliste Emmanuelle Bastide de RFI, présentatrice de l’émission “7 milliards de voisins” sur la radio éponyme, nous dirions que le monde compte désormais 7 milliards de journalistes.
De par la loi, un journaliste est une personne qui a pour occupation principale, régulière et rétribué la collecte, le traitement et la diffusion des informations. Voilà pour la loi. Mais nous constatons que dans la réalité, les réseaux sociaux ont aplati les critères d’appartenance au corps des journalistes pour permettre à chaque sujet de la terre à faire partie du plus beau métier du monde.
La pandémie du coronavirus est un véritable révélateur de ce qu’est devenue la pratique du journalisme au Cameroun et dans le monde. Cet événement malheureux bénéficie d’une couverture médiatique hors de proportion. En fait, nous sommes en présence d’une surmédiatisation qui, comme toujours, transforme l’événement en cirque médiatique.
Pour ce qui est de la pandémie du coronavirus, nous constatons que les dirigeants du monde et tous les spécialistes sont transformés en clowns et que plus rien n’est pris au sérieux. Comme dans un magasin mal achalandé, les analyses les plus pointues côtoient les textes les plus risibles. Tout laisse croire que, comme dans le Titanic, nous allons tous mourir en ricanant.
Alors, 7 milliards de journalistes ? Non. 7 milliards de lanceurs d’alerte; 7 milliards de trafiquants d’émotion ; 7 milliards de plaisantins ; 7 milliards d’imposteurs ; 7 milliards de désœuvrés ; 7 milliards de manipulateurs manipulés ; 7 milliards de mécréants… Que Dieu sauve le journalisme! Que Dieu préserve le monde!
Etienne de TAYO
Journaliste