Ecrit par Augustin Roger MOMOKANA
En réponse à une publication du médecin Roger Etoa : « Un pays défait » au sujet des défaites de Francis Ngannou (Boxe anglaise) et Cédric Doumbé (MMA), Dr Serge Alain Godong, PhD, pond un « livre » dans lequel le lecteur peut se réjouir de la phrase : « (…) Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. »
Serge Alain Godong fait partie des personnes qui pour aller au ciel passent par le sous-sol. Il écrit vraiment bien. J’ai cru lire un blanc. Il a beaucoup de talent. L’auteur brûlait de démontrer sa maîtrise de la langue française. Malheureusement son expression est tellement alambiquée qu’on se décourage très vite. Trop de grandiloquence pour un sujet trop simple. Le niveau de langue n’est pas à la portée de tous.
L’auteur a deux messages et il a l’embarras de choix, soit de répondre au Dr, soit celui d’exhiber son savoir et sa culture. Il donne raison au Dr Roger Etoa qui a fait un synopsis des défaites successives des sportifs Camerounais ou d’origine et un rapprochement avec le climat social qui prévaut. Cependant il lui reproche son pessimisme ou son absence de projection.
Quand j’ai commencé les premières lignes, j’ai d’abord fait une pause pour aller chercher mon dictionnaire, histoire de bien comprendre de quoi parle l’auteur. Une fois c’était fait, ma curiosité m’a poussé à défiler le texte pour jauger l’ampleur de l’exercice auquel je m’apprêtais à me livrer. Ce texte est destiné à l’élite intellectuelle donc devrait figurer dans un livre et non venir nous éprouver sur Facebook. Il doit avoir écrit cela pour “Le Monde Diplomatique” ou le “Courrier International” car, ici c’est Facebook.
Autant il fait des efforts pour parfaitement écrire le français autant il devrait en faire pour écrire le bassaa. Mpôdôl en non Mpondol!! Nka’a kundè et non Ka’a kunde. J’ai très mal supporté qu’il ait amputé mon nom de son N bantu. Une vision tout de même, pleine de candeur messianique, voire même christique…Mais au fond, il n’a pas appris la contraction de texte au collège ? Pourquoi il pleure beaucoup comme ça ? Personne ne doute de sa culture.
J’ai tout lu, et c’est tout juste magistral. Malgré le gros français je garde une phrase qui devrait être désormais notre credo : « avoir des gloires communes dans le passé et une volonté commune dans le présent; avoir fait des grandes choses ensembles et vouloir en faire encore malgré les défaites qui s’en suivent. »
Le premier paragraphe m’a rappelé « Méditations de prison » de Titus Edzoa. Alain Serge Godong dit qu’il n’a pas suivi le combat. Ni les commentaires sur les réseaux sociaux. Mais il a écrit une épitre. On aurait mieux aimé qu’il allât plus loin dans sa démonstration, en ressortant les arguments palpables qui militent en faveur du réveil du Cameroun dans un futur proche ou lointain. On espère vraiment pour notre réveil.
Serge Alain Godong est un brillant universitaire. Il a été journaliste au quotidien « Mutations ».
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