
GICAM – Il y a eu la première crise André SIAKA-Célestin TAWAMBA en 2008, puis la crise actuelle qui oppose toujours Célestin TAWAMBA à André SIAKA.
Le GICAM (photo/ Wikipédia) signifie groupement inter-patronal du Cameroun. Ce qui veut dire que le GICAM est une fédération d’organisations patronales qui existent au Cameroun. Il représente le secteur privé.
Curieusement, la réalité est toute autre. Comment peut-on expliquer l’existence d’ECAM (Entreprises du Cameroun) ? Quelque chose ne tourne pas rond. Cet état de chose fragilise le patronat camerounais.
Comment en est-on arrivé là ? Comment le Cameroun est-il parvenu à avoir deux patronats ? L’histoire économique du Cameroun nous apprend que le patronat camerounais a connu deux importantes crises qui, curieusement, ont les mêmes acteurs, et sont relative à l’élection.
En 2008, André SIAKA ne peut plus présenter sa candidature aux élections du GICAM. Pour cela il a préparé quelqu’un (Olivier BEHLE) pour lui succéder. Protais AYAGMA et Célestin TAWAMBA qui lorgnaient le fauteuil de président de l’organisation n’y peuvent rien. Raison pour laquelle ils claquent la porte, entrainant avec eux James ONOBIONO, Charles METOUCK, Jean Périal NYODOG, Yves-Michel FOTSO, NOUCTI TCHOKWAGO, Christophe SILENOU et fondent le Mouvement des Entrepreneurs du Cameroun.
A cette époque-là, le GICAM c’est cinq corps de métiers, une vingtaine de société pour près de 800 membres.
Une fois élu Olivier BEHLE ne se voile pas la face d’être un pion d’André SIAKA. Trois ans plus tard il est écarté par André FOTSO qui ramène le mandat à cinq ans. Malheureusement il n’ira pas jusqu’au bout car terrassé par la maladie. Célestin TAWAMBA quitte l’ECAM et revient à la maison. Le vice-président Henri FOSSO assume l’intérim.
En 2017, Célestin TAWAMBA est élu président du GICAM. Il ramène le mandat à 3 ans renouvelable. Sauf qu’en 2023, au moment où il s’achemine vers son deuxième et dernier mandat, il décide de la fusion du GICAM d’avec ECAM.
L’on pourrait comprendre la décision de Célestin TAWAMBA sous deux angles : d’un, la volonté de dissoudre les deux organisations à l’effet de mettre sur pied une véritable organisation patronale qui corresponde aux attentes qui voudrait que le Cameroun ait une seule et unique organisation patronale ; de deux, la fusion de ces deux entités servirait les intérêts de Célestin TAWAMBA en cas d’élection étant donné que l’on partirait sur de bases nouvelles.
TAWAMBA a déjà un challenger en la personne d’Emmanuel WAFO qui est un poulain d’André SIAKA pour être un bandjounais comme tous les autres. Camer.be parle de la « bandjounisation du GICAM ». André SIAKA intervient depuis sa qualité de membre du conseil de sages pour dire non à la fusion. Il ne s’agit pas d’une autre André SIAKA, mais de celui qui fut de 1993 à 2008 le « patron des patrons » du Cameroun.
Au-delà des hommes, et selon une vidéo explicative, la fusion du GICAM avec L’ECAM permet de recruter plus de membres, de se positionner comme unique interlocuteur auprès des partenaires sociaux publics et internationaux. L’idée de fusion, les discussions et les pourparlers étaient explorés depuis 4 ans. La décision quant à elle a été prise le 30 mars dernier, tandis que le traité de fusion a été signé 5 avril.
Pour rappel, le GICAM a trois grandes missions : « des services à ses membres ; la représentation du secteur privé ; la défense des intérêts des entreprises, la promotion de la libre-entreprise et de l’espace économique camerounais. »
Augustin Roger MOMOKANA