
La cause est donc entendue. Jacquis KEMLEU TCHABGOU, le maire de la Commune de Dschang, a pris le taureau par les cornes. Il a arrimé sa gouvernance à la loi sur la décentralisation, surtout en convoquant le 21 septembre 2023, la première consultation citoyenne de sa municipalité. Le lendemain, il a présidé une joute sur le cadrage budgétaire. La Commune de Dschang se positionne ainsi à l’avant-garde des grands principes du développement local.
Au sortir de la session d’orientation budgétaire de l’exercice 2024 tenue le 22 septembre, Jacquis KEMLEU TCHAGBOU s’est confié à Sinotables.com. Les intertitres sont de la rédaction.
Les leçons de la consultation citoyennes commencent à convaincre…
Les conseillers municipaux doivent être à même de descendre sur le terrain, sensibiliser les populations sur un certain nombre de préoccupations qu’elles-mêmes ont soulevées, dans la perspective d’avoir les moyens permettant d’atteindre les objectifs qui ont été définis. Et, surtout, d’avoir des indicateurs de résultats et déboucher sur les dispositifs de suivi-évaluation.
Donc globalement on s’est rendu compte que nous devons travailler durement dans la sensibilisation des populations à travers des descentes effectives sur le terrain et en se servant d’un certain nombre d’outils parmi lesquels les médias. C’est-à-dire qu’il est question d’utiliser la télévision, d’utiliser la radio, d’utiliser la cybernétique ; d’avoir des éléments de langage à même de convaincre et de faire comprendre aux populations ce qu’on est entrain de faire.
… et leurs effets sur la gouvernance locale ne sera pas sans conséquence palpable sur la vie locale.
Une fois que cela est dit on peut rentrer dans l’essentiel qui concerne l’élargissement de l’assiette fiscale sur laquelle les éléments d’utilisation ont été mis en exergue pour pouvoir adresser les vrais questions de développement qui ont été évoquées, notamment celles qui ont trait à la préservation de l’environnement, celles qui ont trait au développement du sport, de la culture, celles qui ont trait au développement des infrastructures qu’elles soient énergétiques, qu’elles soient hydrauliques, qu’elles soient communicationnelles, qu’elles soient sanitaires, qu’elles soient éducatives, qu’elles soient simplement destinées à préserver l’environnement dans lequel nous vivons.
Le budget participatif –ce n’est pas qu’on va emprisonner les citoyens, mais qu’ils seront motivés pour participer à l’effort communautaire- c’est encore plus intéressant.
Nous avons retenu les éléments, les méthodes, les moyens pour atteindre les objectifs. Et ces éléments-là vont permettre de travailler dans la phase de conception du budget proprement dit. C’est à ce moment que les opérationnels que nous avons dans nos services, sous la coordination du secrétaire général, vont travailler pour décliner tout cela en projets en les estimant sur le plan financier. Parce que, n’oublions pas que le budget c’est un acte prévisionnel par lequel on s’assure d’un certain nombre de recettes qui vont permettre d’opérer des dépenses. Et quand on parle d’actes prévisionnels, cela signifie qu’on doit être assez précis dans les prévisions que nous allons faire. Et comme nous avons l’habitude de dire, une fois que vous avez bien diagnostiqué vous pouvez planifier et budgétiser ; mais il faut toujours avoir à l’esprit le principe de la partie double. Ceux qui travaillent un peu dans la comptabilité vont comprendre. On ne peut pas dire : « on va faire ceci, on va faire cela alors qu’on ne sait même pas d’où viendront les ressources ». C’est à ce niveau qu’il y a une contribution de l’autorité administrative, notamment le préfet de la Menoua a dit qu’une fois que les conseillers ont identifié les projets, il y a un ensemble de niches qu’il faut attaquer. Parmi lesquelles la question de la taxe foncière. Et nous nous sommes réjoui d’avoir pensé à cela, au regard de la dernière note du ministre des finances qui prescrit aux collectivités locales de travailler ardemment dans la perspective de collecter cette taxe foncière qui va permettre justement à ce qu’elles aient des ressources pour pouvoir implémenter le développement de leurs localités.
Ce que nous avons fait aujourd’hui, on a débattu entre conseillers, avec l’accompagnement du délégué départemental du MINDDEVEL qui est un conseiller du préfet, avec l’intervention du préfet lui-même. Evidemment nous sommes sortis du niveau du débat qu’on a eu, des résultats que nous avons eus, et nous nous sommes maintenant dans la perspective de la confection du budget de 2024 à travers justement une conférence budgétaire qui va se dérouler et qui va pouvoir aboutir à une adoption et à une approbation du budget pour l’exercice 2024. On sera là en plein dans la gestion participative
La vision de la mairie de Dschang par rapport à la taxe foncière.
La Commune a décliné dans le cadre de l’élargissement de l’assiette fiscale la taxe foncière. Il va de soi que la Commune sait très bien ce que cela apporte. Nous savons très bien que nous avons droit à 40% de ce que nous allons collecter, tandis que l’Etat central a droit à 60%. Et nous avons des pistes qui sont très évidentes. Nous travaillons beaucoup dans le cadre de la question du permis de construire, et nous avons de façon incidente une liste de personnes que nous allons rencontrer pour leur demander de se conformer à la loi. Il y a un fichier naturel que nous avons et que nous allons tout simplement étendre dans le cadre de notre action d’ilôtisation de la ville. L’ilôtisation c’est une opération qui permet de fixer chaque contribuable là où il se trouve, pour pouvoir prélever sur lui tout ce qui est légalement faisable. Nous savons très bien comment sera adressée cette question, nous savons en quoi elle consiste et nous pensons qu’il est normal que ceux qui ont bâti dans la cité historique, climatique et universitaire qu’est Dschang doivent contribuer pour que nous ayons des routes, pour que nous ayons de l’éclairage, pour que nous ayons de l’eau. Tout cela ne viendra pas du ciel. On a besoin des ressources financières conséquentes.
En conclusion, les habitants de Dschang l’auront compris, il s’est imposé un contrat de confiance entre leur maire et eux-mêmes. Jusqu’à une date récente il lui était reproché de naviguer à vue, sans prendre en compte les avis des habitants. Jacquis KEMLEU TCHABGOU l’a compris et se rebiffe. Ainsi, en consultant ses concitoyens, il a pris cause et effet pour le développement de la Commune. Cela va passer par la participation active –Trophées Sinotables de la Citoyenneté – de tous dans ce processus long et harassants. Il n’y aura plus jamais à se plaindre si l’on n’est pas impliqué dans la réalisation d’un projet car, si succès il en découle, il s’agit du succès de tous, si par contre échec il y a, tout le monde assume les conséquences.
Augustin Roger MOMOKANA