Selon le directeur de l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang, Jean Willy EKEM, cette institution est un shizen pour les artistes et ces derniers doivent le considérer comme tel. Un laboratoire du bien-être qui accueille tous ceux qui ont des projets porteurs.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 25 octobre 2021.
Vendredi 22 octobre 2021. Les étoiles ont brillé par-dessus le toit de la Salle Manu Dibango de l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang. A l’occasion de la Rentrée culturelle 2021-2022. C’était des voix humaines, des écumes du piano, des pas majestueux et échasses d’hommes extraordinaires qui encensent la vie, le rêve, et redoute la mort.
La nuit dernière a été celle de grandes révélations de talents qui ont répondu à l’appel de l’Alliance Franco-camerounaise de Dschang qui ouvrait son année culturelle. Certains ont mérité plus que d’autres, mais aucun n’a démérité. Chacun a, à sa manière, fait entonner au maigre public, l’hymne à la vie.
Ils étaient près d’une vingtaine d’artistes connus pour certains – Compagnie Dieuzyl, Zeus, Herby Herbal, Jarpa Binam, Mystic – et nouveaux pour d’autres. Ils se sont succédés sur la scène de la salle Manu Dibango. Le public a particulièrement ovationné une certaine humoriste Malia, et un certain conteur MEDJIONANG DITCHOU.
Tous les beaux-arts étaient présents à ce grand rendez-vous qui est une première pour l’Alliance-Franco-Camerounaise qui, à travers ce rendez-vous aussi confirme aux artistes le slogan du conseil d’administration conduit par Me Albert DONGMO TSOBENG. C’est véritablement le mandat de l’inclusion.
On fait avec les artistes, ceux qui acceptent de se faire découvrir. Et pendant que ces artistes surprennent le public, le directeur peut personnellement monter sur la scène pour marquer son admiration pour tel ou tel artiste.
Instant magique comme celui-ci où le président du conseil d’administration et quelques-uns des membres dudit conseil, ainsi que le directeur quitte leurs sièges pour monter, en rangs serrés, sur la scène.
« La question que le conseil d’administration s’est posée c’est *avez-vous déjà reçu un dossier de ce monsieur ?* Nous le lui demandons car nous voulons le soutenir. Nous allons le soutenir. La démarche est simple. Nous avons un responsable d’animation. Vous allez rencontrer Hector, il va vous indiquer la démarche et lorsque votre dossier sera prêt vous allez nous le soumettre. »
MEDJIONANG DITCHOU est un artiste qui promet une carrière de conteur professionnel exceptionnelle. A cause de sa présence sur scène, de la gestuelle, de sa diction et de la maitrise de son texte.
Le ballet de cette rentrée culturelle a été lancé par la projection d’un court métrage de 17 min sur la crise anglophone. Un appel lancé par le jeune réalisateur Achille TEKOUMO pour la fin des hostilités dans les régions anglophones du Cameroun engluées depuis quelques années dans une lutte qui aura coûté la vie à plusieurs milliers de compatriotes.
Car au-delà des morts il faut imaginer ou voir la situation des rescapés traumatisés par les atrocités vécues ou subies. « Après avoir assassiné ses frères et ses parents sous ses yeux ils l’ont violée et laissée pour morte (…) Nous avons juste besoin de retrouver nos maisons », déclare un personnage qui, malgré la bonté de la terre d’accueil ne se prive pas un seul instant du désir de rentrer chez soi.
Augustin Roger MOMOKANA