
Malgré son statut de patrimoine touristique national, le Centre Climatique de Dschang subit la rigueur de l’inertie qui caractérise la gouvernance du Cameroun. Puisse la journée mondiale des monuments et des sites 2023 sortir les autorités de leur sommeil légendaire afin que renaisse cet important village de tourisme !
En fait d’hôtel, le Centre Climatique de Dschang est un haut lieu de mémoire de la colonisation française au Cameroun. Il nous rappelle ce village de tourisme de 51 chambres construit en 1940 pour accueillir [exclusivement] les « Blancs », et surtout les officiers des forces alliées sortis de la 2e Guerre Mondiale.
Plus tard, dans les années 70, les portes du Centre Climatique de Dschang ont commencé à s’ouvrir « aux évolués noirs » venant d’abord de la France, puis des métropoles que sont Yaoundé, Douala et Buea.
Une démocratisation qui connait son apogée dans les années 80 avec le départ des gestionnaires français et le passage du témoin aux Camerounais. Pascal TEUFACK, Philippe TSAGUE, KWENTI et autres ont été parmi les premiers camerounais à accéder à ce privilège.
Parallèlement le Centre Climatique commence à perdre de son éclat. L’Etablissement désormais propriété de l’Etat génère beaucoup d’argent, mais sa préservation et l’entretien ne suivent pas. Situation qui évoluent jusqu’en 2010 lorsque le ministère du Tourisme confie la gestion de cet important patrimoine de l’Etat à l’un de ses agents détaché de l’administration centrale.
A peine s’est-elle installée la nouvelle propriétaire décrie les difficultés au quotidien. Tant et si bien qu’elle décide de mettre des bungalows à des privés à titre d’hébergement familial, de paroisse, etc. Depuis le Centre Climatique est dans un état de délabrement honteux à la fois pour son gestionnaire, son propriétaire, et pour l’ensemble de Dschang.
Même la piscine qui attirait encore des foules a fini par perdre de son charme. Si bien que personne n’ose plus recommander aux visiteurs. C’est à peine si vous verrez encore sur une carte touristique actuelle. Pourtant, les arbres et les fleurs, même s’ils sont en voie de disparition du fait de l’homme, réussissent encore à faire du site un micro climat prisé.
On peut encore sauver le Centre Climatique de Dschang. Bello BOUBA MAIGARI, ministre en charge du Tourisme et des loisirs, n’a qu’à se pencher sur le cas ; et quelques milliards suffiraient pour sa rénovation.
Cet article vous est offert par le Centre pour le tourisme et l’environnement (EDUCTOUR) à l’occasion de la Journée internationale des monuments et des sites le 18 avril.
Augustin Roger MOMOKANA