
La caféiculture ? Les grands bassins lui ont tourné le dos, au profit des cultures maraichères. Parce que ces dernières seraient plus rentables et adaptées pour un peuple en situation de crise économique.
La caféiculture n’est plus une mine, le témoigne la physionomie des coopératives agricoles et de l’UCCAO. Malgré tout, le Cameroun est déterminé à renouer avec la production, même si les planteurs lui préfèrent les cultures maraichères.
Ainsi, pour la relance de la filière café (PARF-CAFE), des mesures importantes sont prises dont la dotation en smartphones. A qui ces téléphones sont-ils destinés ? Quel en sera l’usage réel ?
L’appel d’offre pour la fourniture de 130 smartphones au ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER) n’a pas fini de nourrir des questionnements.
La digitalisation se fera aussi en plantation. Pour cela, 20 millions de francs seront prélevés du budget alloué au FODECC. Calcul fait, le smartphone reviendra à 153 000 FCFA.
L’appel a été lancé le 5 septembre 2023 en procédure d’urgence. Seules les « entreprises de droit camerounais ayant les capacités administratives, techniques et financières requises » peuvent soumissionner.
En attendant de voir quelle promesse les smartphones ont faites au gouvernement camerounais, l’on garde à l’esprit que la meilleure agriculture qui vaille est celle qui permet au producteur d’améliorer non seulement son alimentation, mais d pourvoir répondre en temps réel à ses besoins primaires dont l’éducation et la santé.
Les producteurs ne doivent pas rêver des smartphones, ils feraient mieux de se rendre dans les délégations départementales du MINADER où d’importants stocks d’engrais subventionnés attendent des preneurs. Dans le département de la Menoua, Jean Marie CHEUTEU, le délégué départemental du MINADER parle de 15000 sacs réceptionnés dont près de 5000 seulement vendus aux producteurs.
Augustin Roger MOMOKANA