
« Avant toute création d’une chefferie traditionnelle, nous nous entourer de toutes les sécurités possibles. Nous nous rassurons que ces villages existent depuis des lustres. »
MBELLA EDJENGUELE Max est le sous-préfet de l’arrondissement de Dschang, dans le département de la Menoua, à l’Ouest du Cameroun. Il a présidé samedi 24 juin 2023 la cérémonie d’installation de Sa Majesté NGUIMFACK Jérôme comme chef traditionnel de 3e degré du village Ntchounè dans le groupement Foréké-Dschang.
«Les chefferies traditionnelles sont les démembrements de l’État. Et ces démembrements de l’État doivent jouir des actes de reconnaissance. Alors, pour ne parler que de Ntchounè, il ne doit pas avoir une ambiguïté dans l’esprit de qui que ce soit. Ntchounè est Ntchounè, et les autres villages sont les autres villages. Tant qu’un village n’est pas encore créé officiellement, il bénéficie tout juste du regard favorable de la coutume et de l’administration. Et je crois qu’il ne sert à rien de faire croire aux uns et aux autres que l’on existe en tant que village alors que l’autorité ne l’a pas encore consacré. Alors je voudrais aussi rassurer les populations du village voisin Agnwoua parce que ce village voisin ne peut pas disparaitre. Dans la mesure où il est reconnu sur le plan coutumier par l’administration. Néanmoins, il ne faudrait pas faire de confusion.
Je le rappelle ne serait-ce que pour rassurer les populations du village Agnwoua. Lorsqu’en novembre j’ai décidé de la tournée de prise de contact dans le groupement Foréké-Dschang, j’avais demandé à sa majesté le chef du groupement de me faire une liste des villages à visiter. Sur la liste des villages à visiter dans le groupement Foréké-Dschang, le village Agnwoua était le premier village que j’ai visité. Et c’était bien mentionné Agnwoua. Agnwoua n’est pas Ntchounè. C’est aussi l’occasion de faire comprendre à leurs majestés les rois ici présents que je ne pouvais pas venir dans l’arrondissement de Dschang sans apporter la bénédiction aux chefferies traditionnelles. Puisque ailleurs nous avons œuvré à la création des chefferies traditionnelles je ne me voyais pas partir de Dschang sans que je puisse au moins installer un chef. Soyez en rassurés, Ntchounè a commencé, ce qui est clair, d’autres prendront le relai.
Pour mettre fin au désordre constaté sur le terrain, à savoir la création à l’emporte-pièce des chefferies traditionnelles. N’oubliez pas que les chefs traditionnels sont les auxiliaires de l’administration, un socle pour le pouvoir central et le pouvoir local. Alors le Ministre de l’Administration Territoriale a été clair. Il nous a instruits, qu’avant toute création d’une chefferie traditionnelle, nous puissions nous entourer de toutes les sécurités possibles. Il faudrait que nous nous rassurons que ces villages existent depuis des lustres. Que nous menions des enquêtes sur le terrain et lorsque ces enquêtes sont concluantes nous lui soumettons les rapports tout en apportant les éléments qui puissent l’aider à se prononcer. Et c’est ce qui s’est passé pour le cas de Ntchounè. »
Augustin Roger MOMOKANA