
Une élite qui ne réagit pas aux injustices infligées à son « bétail électoral » est un « fingon ». Par conséquent elle devrait être traitée comme telle.
Le département de la Menoua dispose de 2 péages dont un illégal : le légal à Baleveng (en photo), et l’illégal à Santchou . Il s’agit carrément d’une injustice infligée à cette unité administrative par le gouvernement.
« (…) la distance séparant les postes de péage de Baleveng et de Santchou est de moins de 30 km, alors que l’esprit de l’arrêté susvisé, révélé par l’analyse de la distribution des postes de péage sur le territoire national, veut que sur le même axe routier, l’on n’ait pas un nouveau poste de péage avant 100 km. »
Moïse TIMTCHUENG est professeur de droit privé à l’Université de Dschang. Il relève que le péage de Santchou est un abus. Parce que non encadré par l’esprit de l’arrêté n° 003/A/MINT du 18 février 1993 fixant les routes à péage et le nombre de poste de contrôle au Cameroun.
Aussi, l’Universitaire convoque le texte pour dire que cet « impôt » de transit a été imposé de manière abusive par le préfet AWANA ATEBA (2000-2007) à l’ouverture de la route Melong-Dschang. En effet, il s’est d’abord agi d’un poste de contrôle routier, qui avec le temps a été transformé en un péage. Or il est connu de tous, « un préfet n’a aucune compétence pour créer un impôt. »
Fort de ses arguments, le professeur Moise TIMTCHUENG s’est engagé à attirer l’attention de l’élite politique de la Menoua sur ce qu’il qualifie de violation du « principe de l’égalité des citoyens devant les charges publique », en remettant un plaidoyer aux différents parlementaires qui se sont succédées depuis l’AN 2000 afin qu’un débat soit ouvert à l’Assemblée nationale et au sénat sur cette cause qui soumet les populations du département de la Menoua à une « pression fiscale objectivement abusive ».
La sortie de l’Universitaire intervient quelques jours seulement après l’arrêté n° 0949/AP/F-34/SAAJP du 30 octobre 2023 du Préfet du département de la Menoua portant délocalisation provisoire du poste de péage routier de Nkong-Zem à Baleveng.
ITOE Peter MBONGO a cru devoir délocaliser le poste de péage pour « Nkiani » qui offre plus de possibilité pour la construction d’un péage automatique doté d’un ensemble d’installations utilitaires dont des bâtiments, un parking et un espace marchand.
La taille de l’ouvrage causera des dommages aux populations installées sur le site visé. Aussi l’Arrêté préfectoral précise en son article 3 : « pour une cohabitation paisible, la possibilité d’indemnisation des riverains qui seront éventuellement impactés au niveau de leurs cultures est envisageable.»
« Normalement, s’il fallait choisir, le poste de Santchou mériterait d’être maintenu comme étant situé à la sortie du département de la Menoua et de la région de l’Ouest. Celui de Baleveng devrait être supprimé comme constituant une entrave à la liberté de mouvement entre les populations du même département, voire du même village », tranche le professeur Moïse TIMTCHUENG.
Augustin Roger MOMOKANA