
Ce qui s’est passé dimanche 1er octobre 2023 au Foyer communautaire Foto à Yaoundé est honteux. Honteux pour la communauté Foto de Yaoundé et ses environs (COFOYE), et honteux pour le roi MOMO SOFFACK Guy Bertrand et sa forte délégation partie de Dschang.
Pour quoi c’est honteux ?
Commençons par les faits. Sa Majesté MOMO SOFFACK 1er, le chef supérieur de 1er degré, roi des Foto, dans l’arrondissement de Dschang, s’est rendu à Yaoundé pour rencontrer sa communauté. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la préparation de la 44e édition du Festival Ndwet Nto’oh qui se tiendra au 2 au 9 mars 2024.
Comme préalable à cette mobilisation, il était nécessaire fumer le calumet de la paix. Après la crise née entre le chef supérieur et sa communauté relativement à la détermination de Sa Majesté de désigner sans aucune forme de consultation, son représentant qu’il voudrait par ailleurs chef de la communauté. Rien de sérieux n’a été fait dans ce sens. Aucune initiative du genre on négocie dans la nuit pour venir devant le grand public faire la grosse annonce que désormais la paix et la sérénité sont de retour.
Avec toutes les personnalités que compte la chefferie supérieure Foto et lesquelles étaient dans la salle, Sa Majesté MOMO SOFFACK 1er et ses conseillers n’ont pas cru devoir jouer la carte de la réconciliation et de l’apaisement. Tant et si bien que la réunion s’est achevée en queue de poisson. Parce que le principal mis en cause, TIBA Denis ayant claqué la porte, se faisant suivre par les membres de la communauté qu’il est entrain de perdre sans raison apparente. Quelle communauté ne rêverait-elle pas d’avoir un leader de sa trempe à sa tête ?
Au cœur du problème
La chef supérieur du groupement Foto, Sa Majesté MOMO SOFFACK Guy Bertrand, a donc décidé de déposer le chef choisit par la communauté Foto de Yaoundé et ses environs (COFOYE) et de le remplacer par quelqu’un de son choix. Ce que la communauté n’approuve pas. Car TIBA Denis que Sa Majesté ne veut plus voir est un « enfant béni de Dieu » pour sa communauté. En quelques années, il a permis à la communauté d’avoir un foyer communautaire digne de ce nom. Un immeuble dont une bonne administration permettra à la communauté d’engranger beaucoup d’argent, de réaliser d’autres objectifs, et surtout d’éviter une trop grande pression sur les membres de la communauté lorsqu’il faut contribuer au développement du groupement Foto.
A premier vue et cela parait évident, que l’argent du foyer serait donc au cœur de la crise qui, disons-le sans ambages, impose au roi de faire amende honorable devant sa dynamique communauté de Yaoundé. Ce serait une attitude bénéfique pour tous. Dans le cas contraire, il serait difficile pour lui de conduire son peuple dans la cohésion qui l’a toujours caractérisée jusqu’à ce que cette crise éclate.
Des états généraux du groupement Foto ?
Pourquoi ne pas imaginer les états généraux du groupement Foto ? Cela devient urgent dès lors que le roi se fait humilier et huer par son propre peuple. Cela est synonyme de rupture, de défiance et même de déchéance. Quel monde ! Comment les prédécesseurs au trône de Sa majesté doivent-il être entrain de vivre cette dérive de leur royaume ? Aller aux Etats généraux signifierait laver le linge sale, rendre justice une fois pour toute.
Loin de faire croire que le Groupement Foto ne compte pas dans ses rangs des sages ou de bons diplomates qui peuvent jouer les bons offices, il s’agit de donner la possibilité au peuple Foto et à son roi de se regarder dans les yeux de se dire toutes les vérités desquelles rejailliront la cohésion et le vivre ensemble. Pendant que l’on nous envoie des réactions, certains cite la sortie du laakem de sa majesté MOMO SOFFACK 1er dont « le bilan n’a pas été fait ». C’est montrer jusqu’à quel niveau la plaie est béante.
Convoquer les états généraux du groupement Foto avant la tenue du festival Ndwet Nto’oh !#Festival #Communauté #Dschang #Yaoundé #Village pic.twitter.com/k7aCIt1pKk
— Momokana Augustin Ro (@ARMomokana) October 4, 2023
Apprendre à laisser nos communautés s’auto-gérer et ne savoir qu’entériner et officialiser leurs choix !
Les nouveaux chefs traditionnels brillent par leur volonté d’être omniprésent, y compris là où ils ignorent tout de l’organisation et des comportements des individus qui y vivent. Certains chefs, peu nombreux malheureusement, ont maintenu cette vision qui est la meilleure. Ils laissent la communauté choisir ses dirigeants et n’interviennent que pour procéder l’installation.
Dans certains groupements, la règle est claire et objective : chaque village désigne ses candidats à diverses postes du bureau de la faitière. Les élections sont organisées et les résultats sont envoyés à Sa Majesté qui prend acte. Le président sortant et l’élu rendent une visite de courtoisie à sa majesté. Au cours de celle-ci, le trio s’accorde sur le calendrier de l’installation du nouveau bureau. Chacun travaille à son niveau pour l’accomplissement. Où est la gourmandise dans ça ? Est-ce que quelqu’un peut se fâcher et médire de l’autre ?
Pour aller au festival Ndwet Nto’oh, Foto ne doit pas marcher en rangs dispersés. L’harmonie doit être retrouvée. Et pendant que les parties y songent, elles devraient retenir qu’il n’y a pas de groupement Foto à Yaoundé, mais il y a des ressortissants Foto à Yaoundé. Ceci voudrait dire que les membres de cette communauté doivent connaître qui parmi eux réunit les qualités d’un bon leader pour eux.
Les Foto doivent arrêter de se taper dessus comme de brigands en situation de partage du butin. Comment est-il pensable que des personnalités telles le ministre ambassadeur Fo’o Seitsa MBAFOU Joseph Claude, le Colonel SIPA Didier, et bien d’autres peuvent sortir d’une assise familiale comme des pestiférés ? Fokwallah SONKIN Etienne, Fomeghue FOSSO Henri, Fona ZEUFACK II Joseph, Foyaguem Dr Temgoua SAOUNDE Etienne, laissez votre groupement sombrer dans la crise, vous en partagerez la responsabilité ! Seriez-vous incapables de faire des propositions pertinentes de sortie de crise ?
Augustin Roger MOMOKANA