
Pendant 20 jours des hommes et femmes de tous les âges et catégories sociales, recrutés parmi les porteurs d’idées de projets issus des communautés déplacées et des populations hôtes de cinq communes dans la région de l’Ouest, ont été moulés à la profession d’entrepreneur.
« Vous êtes 30 au départ, et vous voici 30 à l’arrivée. Vous avez tout abandonné pour vous consacrer à cette formation (…) aujourd’hui vous êtes de nouvelles personnes. Vous êtes appelés à écrire votre propre histoire dans le monde de l’entrepreneuriat ».
Les 30 ont reçu leurs attestations de fin d’incubation samedi 30 septembre 2023 à l’occasion d’une cérémonie solennelle marquant la fin du pitch fire, présidée par le professeur TCHOUPE André, directeur des Affaires académiques et de la coopération représentant le recteur de l’université de Dschang. BASKEY Adrien Robert, chef d’équipe PESOp, KENMEUGNE Appolinaire, chef d’Agence Commercial Bank Cameroon (CBC) Dschang, madame VOTIO née MASSO Charlotte, présidente du jury, étaient à ses côtés.
Le pitch fire a permis à chaque incubé de présenter son projet devant un jury composé d’experts et de partenaires financiers, notamment la CBC, et de répondre à leurs préoccupations.
Les centres d’intérêt de ces jeunes entrepreneurs sont diversifiés : élevage de volaille, fabrication d’incubateur d’œufs, élevage de petits ruminants, cabinet de traduction, secrétariat bureautique, atelier moderne de couture, agence de communication digitale, fabrication des produits d’entretien ménager, pâtisserie, fabrication de pesticides et de fertilisants, culture d’arachide et haricot, fabrication de chaussures, etc.
Leurs présentations ont arraché les applaudissements du public venu en nombre pour vivre cet événement qui s’inscrit dans une tradition à l’Université de Dschang depuis six ans déjà.
Cette édition est le fruit du partenariat entre l’Université de Dschang et la Société allemande des projets agricoles d’Outre-Mer (Gesellschaft für Agrarprojekte GFA) à travers le projet PESoP (Promoting Economic and Social Participation of Internally Displaced Persons and Host Population Communities). Contrairement aux autres cohortes, elle a focalisé les personnes déplacées de la crise anglophone et les populations hôtes.
D’ailleurs, le coordonnateur du CATI²-UDs (Centre d’appui à la technologie, à l’innovation et à l’incubation de l’Université de Dschang), le professeur TCHAMBA Martin, n’a cessé de célébrer cette « cohorte très spéciale » baptisée PESoP car, elle a fait preuve d’assiduité, d’un « sens d’organisation et de partage mutuel», de collaboration élevé, d’un « grand sens de responsabilité ».
« Si vous n’êtes pas la meilleure de toutes les cohortes que nous avons eues, vous êtes une des meilleures », leur a-t-il dit dans son allocution de clôture. Une reconnaissance qui a valu à chacun de recevoir une prime de participation.
Alors que les incubés pensent être libérés, le coordonnateur du CATI²-UDs et le représentant du GIZ leur annoncent que la cérémonie marque la fin de l’incubation, mais que bientôt s’ouvrira la phase du mentorat qui va permettre à chaque jeune entrepreneur de se faire cocher par un entrepreneur professionnel. Entre temps, les différentes entreprises vont être effectivement créées par le CATI²-UDs.
A ce sujet, le représentant des incubés, THEUDEM NGUIMKENG Cédrique, n’a pas eu des mots plus chargés de signification pour exprimer sa reconnaissance et la fierté de la cohorte aux organisateurs pour la qualité d’enseignements reçus, les partages et les conseils.
« Que le CATI²-UDs puisse ouvrir ses portes non plus seulement aux étudiants, mais aussi au tout le monde afin que de nombreux personnes qui portent le rêve de s’engager dans l’entrepreneuriat puissent bénéficier de cette opportunité qui nous a été offerte », a exposé THEUDEM NGUIMKENG Cédrique.
La formation qui s’est refermée samedi dernier avait été lancée le 11 septembre dernier. Elle avait pour but d’incuber 30 porteurs d’idées de projets. Ce qui a été fait en 20 jours, de 7h30 à 18h. Étant donné que les incubés étaient logés à la cité universitaire. Ils venaient des Communes de Bafoussam 1er, Mbouda, Foumban, Kouoptamo et Dschang.
En somme, il s’est agi d’un groupe diversifié composé d’hommes et femmes dont certains n’ont jamais mis les pieds au collège et encore moins à l’université.
Augustin Roger MOMOKANA