
« L’objectif visé par la Charte est d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle aux parties contractantes », indique l’article 2 de la Charte Liptako-Gourma.
C’est à travers un post sur son compte X (anciennement Twitter) du président de la transition malienne, le Colonel Assimi Goita, que l’on a appris la signature de la Charte Liptako-Gourma, du nom de la région frontalière entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Elle institue l’Alliance des Etats du Sahel (AES) chargée, entre autres, d’assurer la défense collective.
« J’ai signé ce jour avec les Chefs d’Etat du Burkina Faso et du Niger la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) ayant pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice de nos populations », a écrit le président de la transition au Mali sur X (anciennement Twitter).
Cette signature est la concrétisation de l’idée affichée depuis quelques temps par Bamako, Niamey et Ouagadougou de mutualiser leurs forces pour assurer la sécurité de leur territoire et de leurs populations dans un contexte de crise sécuritaire et diplomatique avec certains de leurs partenaires occidentaux.
La charte du Liptako-Gourma compte 17 articles. Elle met en avant la lutte commune contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée dans l’espace commun de l’Alliance «en privilégiant les voies pacifiques et diplomatiques et, en cas de nécessité, à user de la force pour faire face aux situations de rupture de la paix et de la stabilité ».
Les trois Etats signataires de la Charte du Liptako-Gourma font depuis quelques années face à la recrudescence du terrorisme transfrontalier pour lequel ils mettent vertement en cause la France.
« La présente Charte peut être ouvert à tout autre Etat partageant les mêmes réalités géographiques, politiques, socio-culturelles qui acceptent les objectifs de la Charte », précise l’article 11 de ce document de 17 articles.
La signature de la charte permet au Mali, Burkina Faso, Niger de pouvoir dès lors se mettre légalement ensemble pour assurer l’intégrité et la souveraineté de leur territoire. Ce nouvel instrument de lutte contre le néocolonialisme met en péril le G5 Sahel et dans une large mesure la CEDEAO dont le rôle dans la crise nigérienne est très critiqué. Il devrait attirer de nouveaux adhérents et fragiliser la communauté économique et douanière des Etats de l’Afrique occidentale.
Pour rappel, les trois signataires de la Charte du Liptako-Gourma sont arrivés tous au pouvoir dans leur respectif pays par Coup d’Etat militaire.
Augustin Roger MOMOKANA