
« La photo de Paul Biya accrochée sur les murs dans les bureaux … Elle sert à quoi réellement ?? Elle est là à titre décoratif ? Honorifique ou bien ? » Question d’internaute !
Le Président de la République est chef de l’Etat. D’après la Constitution, il est le garant de l’Etat. C’est-à-dire le responsable son pilote, son commandant en chef. Dans les monarchies occidentales, un portrait peint du roi était installé dans tous les halls afin que nul n’en ignore.
D’ailleurs, pour symboliser cette haute charge qui lui est confiée, qu’il incarne, il est important qu’il soit connu de tous ses compatriotes actuels et futurs. C’est la raison pour laquelle il y a ce qu’on appelle la photo officielle du Chef de l’État.
Cette photo officielle est accrochée dans les édifices abritant les services de l’État en signe d’hommage, de respect pour les institutions de l’État. Au-delà de la personne, il s’agit d’une incarnation de l’État.
« (…) Il veille au respect de la Constitution ; Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ; Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l’État, du respect des traités et accords internationaux », dit l’Article 5 de la constitution.
Loin d’être une décoration, il s’agit de la représentation in situ de l’incarnation de l’État. Raison pour laquelle, l’on ne doit pas accrocher une photo non officielle du président de la République. Ce sera le même personnage, mais cela ne traduira pas la même charge.
S’agissant du Cameroun, la photo officielle du Président Paul BIYA date de 1982. Elle a été prise au moment de son accession à la magistrature suprême. Le temps a passé. Plus de 40 ans et la même photo, qui contraste avec son âge, demeure le symbole.
« Les armoiries de la République du Cameroun sont constituées par un écu chapé surmonté côté chef par l’inscription « République du Cameroun », et, supporté par un double faisceau de licteurs entre-croisés avec la devise « Paix, Travail, Patrie », côté pointe.
« L’écu est composé d’une étoile d’or sur fond de sinople et d’un triangle de gueules, chargé de la carte géographique du Cameroun d’azur, et frappé du glaive de la balance de justice de sable. »
Dans certains pays, en lieu et place de la photo du chef de l’État, c’est l’armoirie de l’État qui est accrochée dans les services publics. Elle constitue avec l’hymne nationale, le drapeau, le sceau de la République, et la devise la carte d’identité d’un pays. Ce sont ces éléments qui différencient le Cameroun à tout autre pays.
Accrocher la photo officielle du Chef de l’État dans un service public n’est pas une marque de la dictature. Il s’agit d’attirer l’attention de tous sur l’incarnation du pouvoir, de permettre à tout le monde de souvenir que parmi les 26 millions de Cameroun, celui-ci est l’élu qui incarne l’État et doit par conséquent être vu comme tel.
La photo officielle du Chef de l’État n’est ni l’expression du « culte de la personnalité », ni un « marque de reconnaissance », ni « une armoirie », ni un « signe d’allégeance », ni la personnalisation du pouvoir. Elle symbolise l’omnipotence de la constitution et des lois qui régissent la marche de l’État. Elle est incarnée par cette personne élue au suffrage universelle par le peuple.
Augustin Roger MOMOKANA