
Au Cameroun il existe des hôpitaux régionaux dans les villes non chefs-lieux de région, notamment l’hôpital régional d’Edéa, l’hôpital régional de Limbé, l’hôpital régional de Nkongsamba, l’Hôpital régional de Yagoua, l’hôpital de référence de Sangmélima. Pour quoi Dschang ne mérite-t-il qu’un hôpital régional Annexe ? Il serait utile de savoir que fort de sa population estimée à plus de 500 000 habitants répartie dans 3 districts de santé, le département de la Menoua mérite un hôpital Central.
L’Hôpital régional annexe de Dschang (hôpital annexé à l’hôpital régional de Bafoussam) a tenu son tout premier comité de gestion ce jeudi 16 novembre 2023. Cette présidée par Jules Hilaire Dr FOCKA FOCKA, président dudit comité et par ailleurs président du Conseil régional de l’Ouest a connu les présences du représentant du Préfet de la Menoua et du maire de Dschang.
Parmi les points à l’ordre du jour, le projet du budget 2024. Il a été présenté par le professeur NOUBOM Michel, directeur dudit hôpital. Le comité a décidé qu’il sera examiné lors de sa session prévue au mois de décembre.
Si des améliorations sont observées par les patients, notamment en ce qui concerne l’accueil, la collaboration entre les personnels, l’existence d’un service social permanent, il n’en demeure pas que cette formation hospitalière fait face à de nombreuses difficultés dont l’absence de certains équipements et la vétusté de ceux existants, le déficit criard en ressource humaine, l’absence d’un pharmacien, des médecins instables, un seul médecin généraliste permanent.
L’Hôpital régional annexe de Dschang créé par arrêté du ministre de la Santé publique en date du 10 octobre 2022 en remplacement de l’hôpital de district de santé de Dschang. Ce dernier était la conséquence des mutations successives connu par le poste de santé fondé en 1903 à l’initiative des responsables du Berezick de Dschang créé par les Allemands.
L’Hôpital régional annexe de Dschang d’aujourd’hui n’est pas différent de l’hôpital de district d’hier. Sa capacité d’accueil : 168 lits dans 36 services n’a pas connu d’amélioration. Afin de justifier de son appropriation, le Conseil régional de l’Ouest est quand même entrain de le doter d’un service d’Accueil. Le bâtiment est déjà debout et attend d’être équipé.
L’Etat a certes érigé l’Hôpital de district de Dschang en hôpital régional annexe de Dschang (Pourquoi n’avoir pas plutôt créé tout un Hôpital Régional à Dschang?), mais l’attente des populations de la Menoua demeure : la création et la construction du Centre hospitalier universitaire (CHU) pour faciliter l’opérationnalisation de la théorie enseignée dans la Faculté de médecine de l’Université de Dschang.
En attendant la création du Centre hospitalier universitaire, ce qui tient lieu d’hôpital régional doit se réinventer pour sortir des rêves et devenir un véritable hôpital régional. Cela ne sera pas facile, vu non seulement son statut dans la nomenclature, mais compte tenu des enjeux politiciens que cela entraine. Les gens arrêtent le développement avec leurs poches et ils refusent de le lâcher afin que le Cameroun s’inscrive effectivement dans la vision de l’émergence comme souhaité par le président de la république, S.E. Paul BIYA.
Nomenclature des formations hospitalières publiques :
– 1er catégorie : Hôpital Général et Assimilé
– 2e catégorie : Hôpital Central et Assimilé
– 3e catégorie : Hôpital Régional et Assimilé
– 4e catégorie : Hôpital de District
– 5e catégorie : Hôpital parapublic et Assimilé
– 6e catégorie : Centre Médical d’Arrondissement
– 7e catégorie : Centre de Santé Intégré
De cette catégorisation, il serait intéressant de souligner que les Assimilés ne seraient rien d’autres que des masques pour éviter d’avoir deux hôpitaux de même catégorie dans la même localité. Ainsi l’exemple de Yaoundé parait suffisamment indiqué pour comprendre : Hôpital Général, Hôpital de Référence, l’Hôpital Central, le Centre Hospitalier Universitaire, le Centre des Urgences, etc.
Pour bien faire les choses, il suffit de s’inscrire dans la logique du développement durable. Le département de la Menoua qui compte 3 districts de santé (Dschang, Penka-Michel, Santchou) méritait plus qu’un hôpital régional : un hôpital central. Ceci sans oublier l’urgence du CHU.
Augustin Roger MOMOKANA