
L’Université de Dschang a inauguré son cycle des grandes conférences 2022 par une table ronde sur l’agriculture de seconde génération. L’agriculture de seconde génération est un concept présenté par le président de la République, S.E.M. Paul BIYA, le 17 janvier 2011 à Ebolowa lors de son discours d’ouverture du Comice agropastoral.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 29 Novembre 2021.
« Nous sommes partis de quelque part avec l’héritage que nous connaissons; nous sommes dans un processus de développement de notre agriculture et nous pensons qu’il est important, au fur et à mesure que nous avançons, que nous fassions un examen qui nous permette de voir dans quelle direction il faudrait aller. » Le professeur MVONDO AWONO Jean Pierre, Doyen de la FASV de l’Université de Buéa a porté la voix des Agronomes à cette table ronde.
Outre le professeur MVONDO AWONO Jean Pierre, la table ronde a était co animée par Monsieur SOP Jean Pierre, Délégué du GIC UNAPAC-LOHE, Monsieur NKA Charles Noel, Inspecteur des services N°1 au Ministère de l’Agriculture et du développement rural qui a présenté le politique publique en la matière, Monsieur MBAHE Rigobert Elarion, formateur des paysans. Docteur BEYEGUE DJONKO Honoré en était le modérateur.
Portée par la Faculté d’agronomie et des sciences agricoles (FASA) cette table ronde sur le thème : « Agriculture de seconde génération : du concept à l’implémentation pour l’émergence du Cameroun » a mobilisé des experts et des praticiens autour d’un auditoire composé d’étudiants et d’enseignants et du top management sous la houlette du professeur Roger TSAFACK NANFOSSO.
L’agriculture de seconde génération est une agriculture qui non seulement fait appel à la mécanisation, aux semences, mais également aux agriculteurs professionnels. Il s’agit, en quelques mots, d’une agriculture à but économique. La quantité et la qualité de production, le marché sont au cœur.
Elle fait appelle à plusieurs impératifs dont la disponibilité des terres agricoles ou encore la viabilisation des grands bassins agricoles, le développement de la filière semences, la « mécanisation appropriée », la diversification des offres de formation pour les adapter aux métiers de l’agriculture, l’organisation des producteurs, etc.
La FASA a un important rôle à jouer dans l’accompagnement de l’implémentation de cette politique agricole. Si l’on prend le pan de la mécanisation agricole, ses étudiants de la section Génie rural doit axer leurs recherches sur les défis de la mécanisation. Il s’agira de répondre aux problèmes de mécanisation.
La mécanisation ne doit pas être décidée à l’aveuglette. Elle doit être une réponse concrète aux réalités camerounaises. C’est à ce titre que l’on croit devoir dire que les tracteurs d’Ebolowa n’ont pas répondu aux attentes de la politique agricole camerounaise. Parce que non adaptés.
Selon le professeur MVONDO AWONO Jean Pierre, les agronomes pensent que le défi du Cameroun, c’est la mise en place d’un système des cultures durable et performant.
« La production végétale est une science locale. Cela veut dire que pour chaque localité du territoire on a le climat, la topographie, la végétation, les roches, on a même le système hydrographique. Tous ces facteurs sont des conditions sine quanone pour une production végétale. Donc il est question de les regrouper et de cerner au niveau du territoire nationale les différentes zones pour l’aptitude de chaque spéculation ». Le professeur TEMGOUA Émile est spécialiste des sols à la FASA.
C’est dire que le ministère de l’Agriculture et du développement rural (MINADER) doit disposer et vulgariser la carte d’aptitude des terres. Il s’agit d’un document qui caractérise les terres pour indiquer où les spéculations agricoles doivent être pratiquées avec un pourcentage de rendement optimum.
Si cela et bien d’autres impératifs sont déployés, il va sans dire que l’agriculture va devenir, effectivement, le socle sur lequel repose le développement du Cameroun.
Le recteur de l’Université de Dschang a annoncé que son institution va organiser 8 grandes conférences au cours de l’année académique 2021-2021. Cela correspond au ratio d’une conférence par établissement. Il a invité les étudiants à tirer profit de ces « agapes de l’esprit » qui sont un lieu de rencontre avec tous les esprits de tous les horizons dans l’objectif de faire « jaillir la lumière » qui va accompagner la dynamique collective.
Au sortir de cette table ronde, le professeur BITOM Dieudonné Lucien, doyen de la FASA et principal artisan de cette rencontre a partagé son sentiment avec Sinotables : « Il était important que la vision institutionnelle soit clairement exprimée, que nous ayons également le son de cloche des acteurs ; parce que notre rôle en tant qu’institution de formation c’est de faire en sorte que le rôle de l’entrepreneur agricole qui est bien ressorti nous permette de bien former nos étudiants en tenant compte d’une ensemble de directives. Pour nous cette table ronde va compter dans la réorientation de la formation de nos étudiants », a-t-il expliqué.
Augustin Roger MOMOKANA