Le débat est clos. Macky Sall ne sera pas candidat pour sa propre succession à la prochaine présidentielle sénégalaise fixée pour 2024. Il s’est prononcé lundi soir 3 juillet à travers un discours télévisé.
« Mes chers compatriotes, ma décision, longuement et murement réfléchie, est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024. »
Les Sénégalais iront donc à l’élection du 25 février 2024 pour choisir quelqu’un d’autre que Macky Sall. Le président qui devait s’engager pour un 3e mandat a choisi d’écouter la voix de la contestation plutôt que celle qui l’encourage à candidater.
Macky Sall a saisi l’occasion de ce discours très attendu pour rendre hommage à tous les groupes déjà prêts pour mener le combat pour sa réalisation, tout en précisant qu’il s’inscrit dans la grande tradition inaugurée par Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Me Abdoulaye Wade.
Réagissant à la déclaration du président Macky Sall, l’ex-chef d’Etat nigérien, Issoufou Mahamadou s’est fendu un éloge pour le Sénégal.
Le Président @Macky_Sall vient de faire preuve d'une grande intelligence politique. Ainsi, le Sénégal reste un des porte-flambeaux dont la flamme éclaire notre continent.
— Issoufou Mahamadou (@IssoufouMhm) July 3, 2023
La déclaration du président sénégalais est accueillie avec des réserves. Certains internautes n’ont pas oublié ce qui s’était passé en Côte d’Ivoire ou Alassane Ouattara (2020) avait fait la même promesse à son peuple avant d’opérer un virage à la dernière minute.
Du côté de l’opposition, le président Macky Sall ne doit plus être félicité car il n’avait plus le droit (son article 27 de la constitution) de candidater pour un troisième mandat à la présidence. En plus, il a utilisé la justice pour écarter Ousmane Sonko, avant d’annoncer sa décision. Ce qui signifie qu’il aurait passé un deal avec certains hommes politiques. « Le pouvoir n’est pas un don, plutôt un prêt ».
« D’ici la transmission du pouvoir au futur président de la république, Inch Allah, le 2 avril 2024 j’assumerai avec responsabilité et fermeté toutes les charges qui incombent à ma fonction.» Cette mise en garde peut-être difficile de conséquences pour les partis de l’opposition au pouvoir. Il ne partira pas des affaires sans tout faire pour confier son siège à un dauphin.
Augustin Roger MOMOKANA