
L’on peut être avec d’accord ou contre la décision de Sacha BOEY d’arborer le maillot des Lions indomptables du Cameroun, mais au demeurant nous convenons que l’amour pour la patrie ne saurait être forcé. Il est naturel, et lorsqu’on ne l’éprouve pas, il n’y a pas de médicament pour ça.
Personne n’en voudra à Sacha BOEY d’avoir préféré l’équipe de France aux lions indomptables du Cameroun. Il a opéré un choix de raison et il nous donne ses arguments.
« Le Cameroun est mon pays d’origine, mais je ne me sens pas assez proche de lui pour le représenter. Il faut que je connaisse le pays, la culture, ce n’est pas simplement du football. On parle de se battre pour une patrie, donc il faut savoir pourquoi », dit-il.
Il n’a que raison. Parce qu’il n’a aucune proximité avec le Cameroun. né en France, ses parents l’ont élevé et éduqué dans une culture qui est diamétralement opposée à celle du Cameroun.
D’ailleurs, le défenseur de Galatasaray explique clairement ne pas avoir d’attache avec le Cameroun qui le courtise depuis la nuit des temps.
« Jouer pour le Cameroun, juste parce que tu ne peux pas rêver de la France par exemple, ce n’est pas moi. Il faut avoir l’amour du maillot pour donner le meilleur. Un binational qui choisit son pays d’origine, parce qu’il a grandi avec la culture, c’est normal. Il va vivre des émotions de fou. Pour moi, ça n’aurait pas été le cas », renchérit Sacha Boey.
Il apparait évident que de nombreux binationaux qui acceptent de porter le maillot de leur pays africain le font tout simplement parce qu’ils n’ont pas l’assurance qu’ils porteraient celui de leur pays de naissance.
Si Samuel ETO’O et Rigobert SONG BAHANAG font la cours aux binationaux, ce n’est pas faute de disposer des nationaux capables de faire le travail. Il s’agit d’une pratique qui frise avec le pédantisme, l’arrogance. Il faudrait arrêter avec cette tendance à aller loin chercher ce que nous possédons à la maison.
Donner les moyens qu’il faut à notre football local afin qu’il se développe. C’est en ce moment-là que ces binationaux eux-mêmes viendront frapper à la porte. Parce qu’ils seront convaincu qu’ils ne viennent pas occuper un poste sans titulaire, mais se battre pour se faire classer titulaire.
Faute de vouloir nous donner tous les moyens nécessaires, il ne faudrait pas s’attendre à toucher le toit du monde dans les différents sports collectifs. Lors de la coupe du monde 1982 en Espagne, AOUDOU Ibrahim, MBOM Ephraim, François OMAM BIYICK et les autres des joueurs du championnat local et ils se sont fait distinguer dans ce tournoi. Il suffit de faire une meilleure sélection des joueurs locaux, de bien les préparer, de les compléter avec les nationaux évoluant dans les championnats étrangers.
Augustin Roger MOMOKANA