
Les représentants des populations riveraines des parcs nationaux de Kimbi-Fungom, de Waza et de la Bénoué réunit à l’Université de Dschang dans le cadre de d’un atelier de quatre jour sur le renforcement de la résilience des communautés locales au changement climatique se sont séparés samedi 30 septembre 2023.
Le bambou de Chine, le bitter cola et l'anacarde peuvent être accroître la résiliences des populations qui vivent autour ou dans les parcs nationaux. #Bambou #Chine #populations #Climat #Pauvreté #biodiversite pic.twitter.com/EeCUC6bnBQ
— Momokana Augustin Ro (@ARMomokana) October 6, 2023
Ils étaient une vingtaine d’hommes et femmes issus des populations riveraines et des éco-gardes conduits par les conservateurs des parcs nationaux de Kimbi-Fungom, de Waza et de la Bénoué à cet atelier animé par l’International Bamboo and Rattan Organization (INBAR) et des experts du département de Foresterie de Faculté d’agronomie et des sciences agricoles de l’Université de Dschang. Ce n’est pas pour leurs beaux yeux que les attestations de formation leur ont été délivrées. Elles expriment les attentes de l’INBAR et du MINEPDED.
« Nous avons fait trois jours de formation, et c’est le quatrième jour aujourd’hui. Nous sommes passés à la pratique et celle-ci m’a beaucoup intéressée. Parce que la théorie n’était pas facile. Lorsqu’on est descendu sur le terrain il y a eu démonstration. Le bambou m’intéresse beaucoup. Cela n’existe pas chez nous. Sur le terrain le directeur nous a montrer effectivement comment identifier l’âge du bambou, faire la différence entre le bambou qui a moins d’un an, celui qui a un an, celui qui a plus de deux ans. Il nous a montré comment prélever les bourgeons, et comment faire la pépinière, procéder à la germination et au repiquage des plans. Ce que nous avons appris sera une aubaine pour notre commune. Nous allons choisir une espèce qui peut s’adapter à notre région et nous allons la vulgariser », explique BALLA MELLE, pépiniériste à Waza.
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Si les trois premières journées ont été théoriques, la journée de samedi a été pratique. Ainsi, les participants ont entamé leur journée par une visite guidée du jardin botanique de l’Université de Dschang où ils ont été édifiés sur l’agroécologie. Ici plusieurs espèces végétales abordées pendant la phase théorique ont été vues, des explications appuyées, des discussions faites qui ont permis à chacun de mieux appréhender la réalité.
Après le jardin botanique, cap sur la pépinière. Ici le bambou de Chine a été étudié sous tous les angles: comment identifier son âge, le choix des boutures, les méthodes et les conditions de section des branches identifiées, la taille d’une bambouseraie. A ce niveau précis, les formateurs ont dû aller puiser des ressources pédagogiques adaptées et appropriées pour faciliter l’acquisition du message par ces adultes.
Assurance faite que tous sont au même niveau de compréhension, voici venu le moment de procéder à la mise en pépinière des boutures. Préparation du sol et des boutures, préparation des pots, dépôt des boutures, recouverte des bouture, arrosage. Il s’est agi d’un travail de fourmi avec une précision au millimètre près.
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« I don learn plinti tking. We get bamboo, we no know the use of bamboo. So i don came for ya, they traine me, tolk to mi sé bamboo get 1600 species, and inside Cameroon he gate 70 species. They talk me about cajou. He gate plinti work. He dé plinti money. They talk me about bitter kola. He dé plinti money. When a go go back to Kimbi i go talk to my own people, I go teach them the wé I don siam », rassure KITA Thecla, riveraine du parc national de Kimbi-Fugom.
Il n’a pas été question que du bambou de Chine. Pendant la formation, même si le bambou est revenu comme une espèce végétale adaptée pour contenir l’érosion du sol tout en permettant à la population d’améliorer son standard de vie. Pour le parc national de la Bénoué, l’anacarde a été identifié comme spéculation très favorable, le bitter kola comme spéculation typique du parc national de Kimbi-Fungom dans le Nord-Ouest. Quant au Parc national de Waza, le bambou et les acacias sont conseillés.
Toutefois, l’accent est mis sur le bambou de Chine à cause de multiples usages qu’il offre au planteur : il peut servir de bois d’œuvre, il peut servir à la fabrication de meubles et d’objet d’art, il peut servir à l’alimentation et de pharmacopée, il peut servir de fabrication de charbon. Autant de possibilités qui font du bambou une spéculation très prisée et promoteur.
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« Nous avons fait une formation des formateurs. Les conservateurs des parcs concernés étaient bien présents et ils sont venus avec des personnes ressources, des personnes qui vivent autour ou dans le parc. Nous les avons formés sur le bambou et autres produits forestiers non ligneux. Dans le cadre du Nord, les produits forestiers non ligneux susceptibles de créer des revenus et des moyens de subsistances pour les populations ont été identifiés. Dans le cas de Kimbi-Fungom les produits tels que le bitta cola qui sont vendu par les populations ont été identifiés. Nous les avons formés en temps phases : la première phase étant théorique, et la deuxième pratique. Nous les avons amenés au jardin botanique pour leur montrer les différents systèmes agroforestiers », a expliqué René KAAM, directeur INBAR.
L’INBAR, l’Université de Dschang, le Ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable et leurs partenaires que sont le FIDA, le Fonds d’Adaptation mettent les ressources nécessaires pour faire du Cameroun un exemple dans la culture du bambou en Afrique. D’ailleurs, non seulement le déploiement se fait sur le terrain, mais également il se fait au niveau de la science où plusieurs thèses de doctorat ont été déjà soutenues sur la matière.
Le projet ACREGIR vise un double objectif. D’abord trouver un moyen alternatif aux populations riveraines des parcs nationaux pour subvenir à leurs besoins sans plus forcément dépendre des ressources naturelles des parcs. Ensuite, assurer par cet engagement des communautés la lutte contre la dégradation des écosystèmes et aussi la reconstitution des sols dégradés sous les effets de l’homme ou de la nature, notamment les vents violents.
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« Tous les participants sont engagés. A l’évaluation sur le terrain, je me rends compte que les connaissances ont été acquises. Ce qui peut nous permettre d’envisager l’avenir avec beaucoup d’espoir. INBAR a pris des engagements, ce qui me rassure quant à ce qui concerne la suite, c’est-à-dire la mise en pratique des connaissances acquises. Dans l’organisation du travail, il va falloir que les bénéficiaires de cette formation entament le processus ensemble, afin que chacun puisse corriger les manquements et assimiler également les connaissances acquises ici avant de pouvoir se détacher l’un de l’autre et poursuivre chacun de son côté parce que le parc de la Bénoué est vaste et pour gagner en temps il va falloir qu’on essaie de maximiser en étant chacun de son côté », rassure MENGAMEYA GOUE Achile, le conservateur du parc national de la Bénoué.
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Passée l’étape de la formation des formateurs, les parties prenantes ont désormais le regard braqué sur les différents conservateurs et les formateurs de leur région. Ils devront Mettre sur pied la pépinière école d’abord, et engager le partage des connaissances acquises avec les autres membres de la communauté ensuite. Ce n’est qu’à ce prix que l’activité projetée pourra devenir effective et convaincante.
Augustin Roger MOMOKANA