
« Depuis trop longtemps l’Afrique s’est définie exclusivement par rapport aux autres. On nous a empêché de réfléchir, on nous a empêché de penser, on nous a empêché de nous questionner », Jules DOMCHE fait partie de cette génération qui veut impulser la nouvelle Afrique à travers un concept : Manssah.
Manssah, de Mansa Moussa, est donc un concept révolutionnaire pour porter le développement de l’Afrique. Mansa Moussa était le 10e roi de l’empire du Mali (1312-1337) et le plus riche du monde à son époque. C’est dire que l’Afrique n’a plus à lutter contre la pauvreté, elle doit se réveiller pour devenir riche, pour se développer. Car la pauvreté signifie survivre, vivoter ; cela signifie ne pas avoir une vision et des objectifs pour l’avenir.
Plus de 60 ans après les indépendances, la question du développement de l’Afrique à partir de du prisme occidental est donc un leurre et certains dirigeants africains ne semblent pas avoir compris qu’il faille s’en débarrasser.
Penser le développement de l’Afrique en termes de retard à rattraper est donc une erreur fatale. Il serait plus sage de penser le développer le développement selon nos cultures, selon notre propre vision du monde. Car il nous sera impossible de nous libérer par des idées qui ont contribué à notre asservissement.
« Nous ne pouvons pas nous libérer avec des idées qui proviennent précisément de notre asservissement. »
Et les pistes du développement vues de l’Afrique, selon les cultures africaines doivent viser le bien-être de l’Homme. Aussi, quel est l’idéal de l’homme ? Comment pensons-nous une personne heureuse ? Le professeur Olabiyi YAI (de regretté mémoire), sur Ovadia web tv, aborde la question sous une double dimension : la dimension verticale et la dimension horizontale.
La dimension verticale concerne l’individu lui-même. Il s’agit d’être en phase avec soi-même, c’est-à-dire posséder ce dont nous avons besoin pour vivre sans être obligés de tendre la main à autrui.
La dimension horizontale concerne notre relation avec notre entourage, avec notre environnement, avec ceux et ce qui nous entourent ; l’harmonie avec l’environnement physique, humain et naturel, ceux qui sont déjà morts, sont présents et ceux qui viendront après.
Le développement est donc la somme de la dimension verticale et de la dimension horizontale. Et, « c’est en ces termes qu’il faut penser le développement collectif. 1 riche + 6 pauvres cela fait 7 pauvres », précise le professeur Olabiyi YAI s’appuyant sur un adage yoruba au Nigéria.
« L’Afrique ne sera pas détruite par ceux qui lui font du mal, mais par ceux qui la regardent sans rien faire. Et, malheureusement, ceux-là sont encore trop nombreux », concluent les adeptes du Manssah.
Augustin Roger MOMOKANA